En septembre on a eu +/- 200 décès, en octobre 400 et en novembre 800. Et depuis 2 semaines 28 % de l’ensemble des décès au Québec viennent des RPA (résidence pour aînés). Sachant qu’à la première vague le taux des décès dans les RPA/CHSLD (Centre d'hébergement et de soins de longue durée) étaient de 17 % on peut se demander si l’on a appris des erreurs du passé.
Pourquoi cette montée en flèche du nombre de cas de
covid-19 et par voie de conséquence du nombre de décès?
Depuis qu’on a procédé au déconfinement, je ne cesse de le répéter, en réouvrant l’économie, on a aussi augmenté les contacts entre les personnes. Et comme on a affaire à une maladie très contagieuse, la maladie se répand d’autant plus vite et facilement que les contacts se multiplient : au travail, dans les écoles, dans les commerces et surtout dans les milieux hospitaliers où le nombre de cas augmente à la vitesse grand V. Au 13 octobre 2020 on comptait plus de 13 000 travailleurs de la santé infectés par la COVID-19. Quoi qu’on fasse, c’est inévitable à moins de retourner en confinement. C’est comme la grippe saisonnière, on n’a pas le contrôle, même avec les campagnes de vaccination qu’organise la santé publique chaque année. Pourquoi en serait-il autrement avec la covid-19 ?
Faute de vaccins pour la covid-19, les gouvernements d’ici
et d’ailleurs multiplient les mesures sanitaires pour essayer de ralentir la
progression de la maladie. Sans dire que
ces mesures sont totalement inefficaces, chacun peut voir que cela ne sert pas
à grand-chose. D’autant plus que le
gouvernement ne tient pas compte de la transmission par aérosol : « Une
lettre signée par 94 scientifiques demandant au ministre de la Santé, Christian
Dubé, de reconnaître les dangers de la transmission par aérosol. » Québec ne respecte pas son propre « contrat
moral », accuse l'opposition | La Presse
C’est peut-être pour cette raison que le gouvernement resserre
les mesures en limitant le nombre de clients dans les commerces? Si oui, il
devrait le dire, cela nous aiderait à comprendre sa démarche.
Quoi qu’il en soit dès vendredi, le 4 novembre 2020, Québec
imposera un nombre maximal de clients dans les commerces et les centres
commerciaux.
La formule est simple nous dit-on. (En théorie peut-être mais dans la pratique c’est plus facile à dire qu’à faire.)
Une grande surface de 9000 m2 pourra laisser entrer 450 personnes;
Une épicerie de 1500 m2 pourra laisser entrer 75 personnes;
Un commerce de 100 m2 pourra laisser entrer 5 personnes.
Tous les commerçants devront s’assurer que les clients portent un masque et garde une distance de 2 mètres en tout temps. Pour le port du masque, c’est possible, mais garder une distance de 2 mètres en tout temps, par expérience je peux vous dire que c’est impossible et je mets quiconque au défi de me prouver le contraire.
« Si un magasin n’a pas fixé sa capacité maximum de clients dans le magasin et ne l’affiche pas très, très, ostensiblement à l’entrée de son magasin il sera en contravention et s’exposera à des amendes, » nous dit la ministre de la sécurité publique, Geneviève Guibault, avant d’ajouter « La santé publique à le pouvoir de fermer un commerce » et pour ce qui est des amendes elles peuvent aller de 1000 à 6000 dollars.
Tout ceci, selon moi, ne fait qu’ajouter au stress des
commerçants dont certains disent déjà avoir perdu 85% de leur chiffre d’affaire,
par rapport à l’année passée. Et je ne
parle pas de tous ceux que cette situation a déjà acculés à la faillite.
Je regarde ça et je me dis… comment le Gouvernement
peut-il nous demander d’encourager l’achat local, pour soutenir les commerçants
du Québec, alors qu’il adopte une panoplie de mesures pour restreindre l’accès
aux commerces? Chaque année des
journalistes sont dépêchés pour recueillir les commentaires des
commerçants. C’est une façon de voir si
l’économie se porte bien. Les ventes de
fin d’année pouvant représenter plus de la moitié du chiffre d’affaires annuel,
il est primordial que les ventes d’avant Noël soient bonnes.
Évidement vous risquez moins d’attraper la covid-19, à
faire la file sur le trottoir, qu’à faire vos provisions dans un magasin bondé. Mais à attendre une demi-heure où plus dans
le froid glacial de l’hiver québécois, vous risquez d’attraper votre coup de
mort. Et si à cause de ça vous vous retrouvez à l’hôpital, vous risquez encore
d’attendre en raison du délestage des services provoqué par la covid-19.
Bref, le gouvernement a beau nous proposer son contrat
moral, qu’il ne cesse de modifier, de distribuer des amendes salées et de nous accuser
de ne pas respecter les mesures sanitaires, la situation continue de se
dégrader. Et elle continuera de se
dégrader tant qu’on n’adoptera pas des mesures susceptibles de faire une différence,
et/ou qu’on n’aura pas vacciné une bonne partie de la population.
Évidemment, ce n’est pas une mesure
qui va rendre le Premier ministre Legault très populaire en ce moment, mais bon…
« Aux grands maux, les grands moyens ! » dit le proverbe.
Un choix crève-cœur. Alors ! La popularité et fêter Noël ou la
santé publique?
Pour nous aider à faire le bon choix, il faut se souvenir de ce qui s’est passé lors de la première vague : en Italie, en Espagne, en France et à New York. Au pire moment de la pandémie les médecins en étaient réduits à prendre en charge que ceux qui avaient le plus de chances de survivre. C’est ainsi que beaucoup de patients, parmi les plus vieux, ont dû être abandonnés. Tout ça parce que les hôpitaux étaient débordés, qu’il manquait de personnel et de matériel.
N’oublions pas qu’après les fêtes, les urgences des
hôpitaux sont déjà débordées rien que par la grippe saisonnière. Et c’est sans parler des 6000 milles
infirmières qui, cette année, manquent à l’appel à la grandeur du Québec. Soit parce qu’elles ont contracté la covid-19
ou qu’elles ont été placées en retrait préventif, en attendant un résultat de
test à la covid-19
Et pour ceux qui voudraient privilégier les rencontres de
fin d’année comme une condition de santé mentale, dites-vous qu’avec le vaccin
qui s’en vient, on peut voir la lumière au bout du tunnel. Et encore un peu de patience et d’effort
n’est pas cher payé en regard des vies qu’on peut sauver.
Consignes pour le temps des fêtes dans le contexte de la COVID-19
Mise à jour du 18-12-2020: Les hauts dirigeants sont confrontés à un dilemme face à la vaccination.
Se faire vacciner maintenant ou attendre?
Depuis qu’on sait que le Président Macron a été testé
positif à la covid-19, les enjeux ont quelque peu changés.
Nos dirigeants se doivent de rester en santé pour prendre les
décisions qui s’imposent.
De plus, en se faisant vacciner dans les premiers, ils démontrent
que le vaccin est sécuritaire en plus d’encourager les récalcitrants à se faire
vacciner aussi.
Par contre, cela peut être perçu comme une forme de favoritisme,
dans la mesure ou la santé publique recommande de donner la priorité au
personnel de la santé, aux gens vivant dans les foyers pour personnes âgées, etc.,
selon le principe des femmes et des enfants d’abord.
Mise à jour du 03-01-2021: