jeudi 1 octobre 2020

Le Québec est-il devenu un État policier?

Un État policier est un gouvernement qui exerce son pouvoir de manière autoritaire et arbitraire, par le biais des forces policières. 

Après la fermeture des bars, des restaurants, des bibliothèques, des salles de spectacle et l’interdiction de se rassembler, à l’heure où le port du masque est obligatoire, voilà que les policiers peuvent maintenant obtenir un mandat pour entrer dans les maisons, simplement pour vérifier le nombre de personnes qui s’y trouve.

Et à cela pourrait s’ajouter le port du masque dans les écoles en tout temps.

Selon la Dre Caroline Quach, microbiologiste infectiologue « c’est quelque chose qui pourrait être recommandé » disait-elle au journal télévisé de Radio Canada.

Un masque pour les élèves dans les écoles.  Durant les déplacements (c'est déjà ce qui se fait), on peut comprendre, mais en classe?  Avez-vous déjà essayé de garder un masque pour une longue période de temps?  Essayez pour voir et vous comprendrez que de demander aux écoliers (surtout aux plus jeunes), de garder un masque 8 heures de temps est complètement irréaliste.  Va-t-on aussi leur demander de porter le masque pendant les récréations, pour aller aux toilettes et durant les périodes de sport? Il le faudrait, et tant pis pour ceux qui ont des problèmes respiratoires. On ne peut pas faire d’exception (le virus n’en fait pas), c’est le prix à payer si l’on veut que cette mesure soit le moindrement efficace.

Et les enseignants, qui devront veiller à ce qu’il le conserve, y avez-vous songé?  L’année scolaire vient à peine de commencer que déjà un grand nombre d’enseignants n’en peuvent plus avec les contraintes actuelles. Plusieurs sont au bout du rouleau, quand ils ne sont pas déjà en arrêt de travail à cause des nouvelles règles de santé.  L’absentéisme augment à un point tel que la direction des écoles doit recruter du personnel en renfort.  Ajoutez-leur la surveillance du port du masque et je vous prédis des démissions en bloc. 

À l’heure où les règles de santé publique changent si vite qu’il devient impossible pour quiconque de s’y retrouver, tout devient sanctionnable et la porte est grande ouverte pour les abus policiers, puisqu’ils peuvent désormais donner des contraventions à peu près pour tout et pour rien.

Ceci n’est pas la solution. 

En fait il y a deux solutions :

La première, c’est le retour au confinement.  La première vague nous a donné la preuve que ça permet de maîtriser la pandémie.   Mais il y a des conséquences énormes sur la santé mentale et sur l’économie.

La deuxième, c’est la réouverture de l’économie et du système scolaire.  La deuxième vague que nous connaissons en ce moment est la preuve qu’il est impossible de garder le contrôle sur l’escalade du nombre de cas. Peu importe les mesures qu’on prend.

Voici donc les deux seuls choix que nous avons. 

Les deux choix offrent des avantages et des désavantages qu’il appartient aux gouvernements d’évaluer.  C’est un exercice rigoureux et méthodique, mais pas compliqué.  Il s’agit de faire deux listes.  Les avantages d’un côté et les désavantages de l’autre. À la fin de l’exercice, la réponse vient d’elle-même. 

Une fois ce choix fait, il convient de l’expliquer et le plus important, d’accepter qu’il y ait des sacrifices et des pertes. 

Vouloir ménager la chèvre et le chou complique tout et ne mène à rien. De même que rejeter la faute sur le peuple, comme on le fait présentement, ne peut conduire qu’à empirer les choses.

Note: C’est drôle de voir comment le décret du 1er octobre 2020, qui permet aux policiers de pénétrer dans les maisons, ressemble à la loi sur les mesures de guerre. 

Il y a 50 ans, le 16 octobre 1970, le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau promulguait la Loi sur les mesures de guerre. Il s'agissait d'une date charnière des événements de la crise d'octobre 1970 au Québec. Un décret qui suspendait les libertés civiles. 

Le 13 septembre dernier, en conférence de presse, Monsieur Legault, expliquait qu’il était difficile d’entrer dans une maison. « Ça prend un mandat. Donc, effectivement, ce n’est pas simple, mais on n’exclut rien à ce moment-ci, là. » Aujourd’hui on peut dire que la menace qui planait vient de nous tomber dessus comme « l'épée de Damoclès ».  Et même si son application est moins brutale qu’en 1970, ce décret rogne une fois de plus sur nos libertés individuelles et survira à la covid-19.

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