Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda vient
de le dire. Nous sommes entrés dans la deuxième vague. Jusqu’à ce lundi
après-midi du 21 septembre 2020, c’était sur toutes les lèvres, mais personne
n’osait le dire. Surtout pas les journalistes. Question de protocole et de
complaisance. Le soir au téléjournal et
ailleurs, tous en cœur, ils répétaient « nous sommes entrés dans la
deuxième vague. »
Selon moi, nous y étions depuis le 9 septembre, date à
laquelle la résurgence de la covid-19 s’est accélérée de façon
significative. On pourra me contredire,
mais je compile les données sur l’évolution de la pandémie, au Québec et
ailleurs, depuis le 3 mars 2020. Les
chiffres ne mentent pas. D’un creux à 46
cas enregistrés sur 24 heures le 18 août, suivi par +/- 100 nouveaux cas par
jour jusqu’au 29 août. Et fin août début septembre, on pouvait voir une
tendance soutenue vers le haut, pour atteindre 216 nouveaux cas par jour le 7
septembre. Laquelle hausse s’est
confirmée lorsqu’on a atteint les 303 nouveaux cas par jour le 16 septembre, et
427 le 19 septembre. Il a fallu attendre d’avoir 586 nouveaux cas en 24 heures
le 21 septembre, pour qu’on admette qu’on était entré dans la deuxième
vague.
Pourquoi cette deuxième vague? Encore là, on vous répétera ce que les
autorités disent : C’est à cause d’un relâchement général. Et la solution, passe par la collaboration et le sens civique de la population.
Si seulement c’était aussi simple que ça.
Je ne blâme personne. Tous et chacun vous diront qu’ils font ce
qu’ils croient juste et bon de faire, bien que personne ne le sache vraiment. Le fait est que personne ne pouvait prévoir
ce qui allait se passer. Ce virus a pris tout le monde par surprise. Rien à
voir avec Ébola, le SRAS ou la grippe aviaire.
Quant à la grippe espagnole ou la peste noire, c’était à une autre
époque. Donc sans utilité réelle sur comment
agir avec cette pandémie.
En Chine, là où le virus a émergé, les autorités ont pris
un certain nombre de mesures dont le confinement, pour essayer d’enrayer
l’épidémie, et l’on peut dire qu’ils y sont parvenus, si l’on en croit les
statistiques fournies par les autorités. En date du 21 septembre, la Chine
comptait 85 297 cas de coronavirus, et de ce nombre 4 634 personnes
en sont mortes. Compte tenu de sa
population de 1,439,323,776 habitants, c’est assez exceptionnel et devant un
tel succès, tous les pays où le virus s’est propagé ont suivi le modèle
chinois. Sans obtenir le même succès,
cela dit, ce qui fait dire aux mauvaises langues que la Chine ne nous dit pas
tout.
Mais revenons au Québec. Nul doute que plus de civisme et
de collaboration chez certains individus aideraient. Mais même sans eux, le nombre de cas
continuerait d’augmenter et de là le nombre de décès. Simplement parce que, comme je le disais dans
mon dernier article, cette augmentation est dûe et coïncide, compte tenu du
délai de 3 à 4 semaines entre la contamination et l’apparition des premiers
symptômes à : la réouverture des divers secteurs de l’économie, à
davantage de vacanciers au Québec cette année et finalement, au retour en
classe des écoliers.
Et pour les gens du Bas-Saint-Saint-Laurent et de la Gaspésie,
qui se demandent encore pourquoi ils ont été épargnés lors de la première vague,
mais pas cette fois-ci, la réponse est simple elle aussi : lors de la
première vague, les déplacements interrégionaux étaient limités à
l’essentiel. Puis quand les choses se
sont calmées, et que les déplacements ont repris sur tout le territoire québécois,
mais pas en dehors du pays, les frontières restant fermées, plusieurs parmi
ceux qui avaient prévu de s’envoler vers Cuba, le Mexique et l’Europe ont dû
revoir leur plan. Et c’est ainsi qu’ils
ont choisi le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie pour leurs vacances
estivales. On peut maintenant dire que
le fait d’habiter une belle région, comporte aussi des inconvénients.
Voilà donc les raisons pour lesquelles on assiste à une
deuxième vague, et le fait d’avoir établi un code de couleur pour faire état de
la progression du virus dans les différentes régions du Québec, ne l’endiguera
pas. À moins que nous restreignons à
nouveau les déplacements entre régions, ce qui est difficilement envisageable
tant et aussi longtemps qu’on voudra faire tourner la roue de l’économie.
Mais il y a d’autres raisons qui font que ce qu’on fait
donne de piètres résultats. Et cela
énerve tout le monde : le gouvernement, les autorités et la population en
générale.
· Des
règles sanitaires tellement compliquées qu’elles deviennent ingérables;
o
Ex. Autoriser les rencontres familiales, d’un
maximum de 10 personnes provenant de trois familles, en zone verte.
o
Autoriser les rencontres familiales de 6
personnes provenant de 6 familles ou de 6 personnes provenant de deux familles
en zone jaune. Celle-là je vous avoue
que j’y perds mon latin. Donc, excusez-moi
si je me trompe.
· Des
changements de direction trop fréquents;
o
Ex. Déconseiller le port du masque et plus tard le rendre
obligatoire.
· Des
contradictions dans le discours;
o
Ex. demander aux gens de venir se faire tester
et 2 jours plus tard leur dire:
«Seulement si vous avez les symptômes de la covid» en voyant qu’on ne
peut pas répondre à la demande.
E Envoyer un mauvais message.
o Ex. Le Premier
Ministre, François Legault, a été en contact avec une personne testée positive,
mais lui a été testé négatif. Malgré
tout, il s’isole de façon préventive.
Pourquoi? Par excès de zèle ou parce qu’il ne fait pas confiance au
résultat du test? À ma connaissance, la santé publique ne demande pas
l’isolement à quelqu’un qui a reçu un test négatif. Si au lieu du Premier Ministre il s’agissait
d’un travailleur, croyez-vous que son patron accepterait qu’il reste chez lui
pour s’isoler?
· Des
règles qui ne s’appliquent pas de la même façon pour tout le monde;
o
Ex. publié sur Twitter par un haut gradé de la
police: « Une intervention brève (moins de 15 min) à moins de deux mètres, avec
une personne, ne nécessite pas de mesures supplémentaires (p. ex. : constat de
vitesse)», peut-on lire dans un document destiné aux policiers, publié par
l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
o
S’il est vrai que la police a reçu cette
directive, à l’effet que des équipements spéciaux (Je pense en l’occurrence, qu’il
s’agit du masque), ne sont pas
requis, il est aussi vrai que la Santé publique dit que des gouttelettes
peuvent être projetées jusqu’à 2 mètres.
On comprend que c’est par tout le monde, même les policiers. C’est le bon sens qui le dit.
S’il l'on impose une règle sanitaire parce qu’on croit
qu’elle est bonne, elle doit s’appliquer à tous sans distinction. Le virus ne
fait pas de différence entre un policier et un civil.
Le pire, c’est que certains commencent à penser que le
virus pourrait se propager dans l’air bien au-delà de 2 mètres, surtout dans
les endroits clos et mal ventilés.
On n’est pas sorti du bois.
Je pense à tous ces gens dont les soins médicaux ont été reportés
en raison de la covid-19, des soins qui leur auraient peut-être sauvé la vie.
Je pense aussi aux ainés. Plus de 80 % des 5800 décès ont été enregistrés dans les CHSLD, RPA et RI en grande partie à cause de la mobilité du personnel. Si nous ne voulons pas revivre le passer il est temps d’y mettre fin. Les ainés méritent de vivre dans le respect et la dignité.
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