jeudi 3 septembre 2020

L’école et le travail en temps de pandémie.

Je suis un peu fatigué d’entendre que la recrudescence des cas de covid-19 vient du relâchement des règles sanitaires établies par les autorités et la santé publique.  On sous-entend par là que c’est de notre faute, nous le public.  Et pour le prouver, on se précipite pour pointer du doigt les bars, dès qu’il y a une éclosion, sans jamais mentionner ou presque qu’il n’y a pas que dans les bars qu’on voit apparaitre des nouveaux cas de covid-19. Le discours suggère même que c’est parce qu’on n’écoute pas les autorités.  On tire des conclusions hâtives et erronées la plupart du temps.   

La vérité est pourtant simple.  Avec le déconfinement on augmente les contacts, et en augmentant les contacts on augmente les risques de contamination.  C’est inévitable. Penser autrement serait faire une mauvaise analyse de la situation. 

Bien sûr on ne pouvait pas rester confiné jusqu’à ce qu’on trouve un vaccin, compte tenu du temps que ça prend.  Et il fallait aussi relancer l’économie, les gouvernements n’avaient pas les moyens de nous payer à ne rien faire jusqu’à la fin des temps.  Il fallait donc retourner au travail et à l’école un jour où l’autre.  Et une chose en appelant une autre, avec le retour à la vie, vient le retour aux loisirs.  Et forcément les deux provoquent des rassemblements.  Bref, plus de gens qui se côtoient égal plus de risque d’attraper le virus.  Quelles que soit les mesures sanitaires qu’on nous impose, rien ne peut nous isoler totalement du virus.  Et ça, les autorités le savaient ou auraient dû le savoir.  C’est pourquoi elles ne peuvent pas rejeter tout le blâme sur le dos des gens.  D’autant plus que les autorités elles-mêmes sont aussi en partie responsables de l’augmentation du nombre de cas de covid-19.  Entre des règles compliquées, les changements de cap, et les incohérences, les gens ne savent plus sur quel pied danser.  Autant de cafouillage qui permet au virus de se faufiler.  

Parlant d’incohérence, les «bulles-classes» 

© Adil Boukind
Pour garder les écoles ouvertes nous dit-on.  C’est louable.  N’empêche que de garder les élèves confinés en classe et les laisser s’agglutiner dans les autobus, est incohérent.  De toute façon, il est utopique de penser que les élèves, surtout les élèves en bas âge, pourront suivre les règles qu’on leur impose jusqu’à la fin de l’année scolaire.  Et ça ne sera pas de leur faute.  La faute revient à ceux qui imposent les règles sans anticiper les comportements humains. 

Les rassemblements publics de 250 personnes sont permis, mais pour les rassemblements privés, c’est seulement 10 personnes.  Dans les deux cas, les gens finissent par se rapprocher.  C’est un réflexe humain. Et pas besoin d’avoir fait un cours classique pour comprendre, que les risques de contamination sont plus grands dans un groupe de 250 personnes, que dans un groupe de 10 personnes.  Le fait d’être dans un rassemblement public ou privé ne devrait même pas faire partie de l’équation. 

Comme la plupart des gens, je n’ai rien contre les règles sanitaires, mais à condition qu’elles soient simples et pareilles pour tous.  Quand on complique les choses et qu’on multiplie des exceptions, on force en quelque sorte, les gens à ignorer les règles. Non pas parce qu’ils sont contre, mais parce qu’ils ne les comprennent pas et/ou qu’ils les trouvent injustes. 

Mise à jour du 5 septembre 2020

2 jours après la rentrée des classes, une cinquantaine d’écoles rapportent des cas de covid-19.  Et avec les + ou – 175 nouveaux cas par jours, quoiqu’en disent les autorités, il est clair que nous sommes à la porte d’une deuxième vague.  

Mise à jour du 8 septembre 2020

Entendu au journal télévisé du midi sur les ondes de Radio Canada. Christian Dubé, ministre de la santé « Ce qui est arrivé avec Le bar Karaoké, qui est rendu malheureusement, pis j’ai pas peur de le dire, avoir un impact sur les écoles ». 

Ai-je bien compris? C’est tellement confus. Est-ce que le ministre nous dit qu’il y a un lien entre « Le bar Karaoké » et les cas de covid-19 dans des écoles?   J’aurai aimé qu’il nous explique.  On sait déjà que les enfants ne sont pas admis dans les bars et que les bars ne sont pas admis dans les écoles.

Mise à jour du 9 septembre 2020

Des tête-à-tête de politiciens qui font jaser

© Chris Young La Presse canadienne 

« Les premiers ministres du Québec et de l’Ontario, François Legault et Doug Ford, trinquent à une distance que certains ont jugé non réglementaire. »

Quoi qu’il en soit, c’est un très mauvais exemple à donner à un moment où l’on s’apprête à distribuer des amendes à ceux qui ne respectent pas les règles. 

Morale.  « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »


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