Je suis un peu fatigué d’entendre que la recrudescence des cas de
covid-19 vient du relâchement des règles sanitaires établies par les autorités
et la santé publique. On sous-entend par là que c’est de notre faute,
nous le public. Et pour le prouver, on se précipite pour pointer du doigt
les bars, dès qu’il y a une éclosion, sans jamais mentionner ou presque qu’il
n’y a pas que dans les bars qu’on voit apparaitre des nouveaux cas de covid-19.
Le discours suggère même que c’est parce qu’on n’écoute pas les
autorités. On tire des conclusions hâtives et erronées la plupart du
temps.
La vérité est pourtant simple. Avec le déconfinement on augmente
les contacts, et en augmentant les contacts on augmente les risques de
contamination. C’est inévitable. Penser autrement serait faire une
mauvaise analyse de la situation.
Bien sûr on ne pouvait pas rester confiné jusqu’à ce qu’on trouve un
vaccin, compte tenu du temps que ça prend. Et il fallait aussi relancer
l’économie, les gouvernements n’avaient pas les moyens de nous payer à ne rien
faire jusqu’à la fin des temps. Il fallait donc retourner au travail et à
l’école un jour où l’autre. Et une chose en appelant une autre, avec le
retour à la vie, vient le retour aux loisirs. Et forcément les deux
provoquent des rassemblements. Bref, plus de gens qui se côtoient égal
plus de risque d’attraper le virus. Quelles que soit les mesures
sanitaires qu’on nous impose, rien ne peut nous isoler totalement du
virus. Et ça, les autorités le savaient ou auraient dû le savoir.
C’est pourquoi elles ne peuvent pas rejeter tout le blâme sur le dos des
gens. D’autant plus que les autorités elles-mêmes sont aussi en partie
responsables de l’augmentation du nombre de cas de covid-19. Entre des
règles compliquées, les changements de cap, et les incohérences, les gens ne
savent plus sur quel pied danser. Autant de cafouillage qui permet au
virus de se faufiler.
Parlant d’incohérence, les «bulles-classes»
Les rassemblements publics de 250 personnes sont permis, mais pour les rassemblements privés, c’est seulement 10 personnes. Dans les deux cas, les gens finissent par se rapprocher. C’est un réflexe humain. Et pas besoin d’avoir fait un cours classique pour comprendre, que les risques de contamination sont plus grands dans un groupe de 250 personnes, que dans un groupe de 10 personnes. Le fait d’être dans un rassemblement public ou privé ne devrait même pas faire partie de l’équation.
Comme la plupart des gens, je n’ai
rien contre les règles sanitaires, mais à condition qu’elles soient simples et
pareilles pour tous. Quand on complique les choses et qu’on multiplie des
exceptions, on force en quelque sorte, les gens à ignorer les règles. Non pas
parce qu’ils sont contre, mais parce qu’ils ne les comprennent pas et/ou qu’ils
les trouvent injustes.
Mise à jour du 5 septembre 2020
2 jours après la rentrée des classes, une cinquantaine d’écoles
rapportent des cas de covid-19. Et avec les + ou – 175 nouveaux cas
par jours, quoiqu’en disent les autorités, il est clair que nous sommes à la
porte d’une deuxième vague.
Mise à jour du 8 septembre 2020
Entendu au journal télévisé du midi sur les ondes de Radio
Canada. Christian Dubé, ministre de la santé « Ce qui est arrivé avec Le
bar Karaoké, qui est rendu malheureusement, pis j’ai pas peur de le dire, avoir
un impact sur les écoles ».
Ai-je bien compris? C’est tellement confus. Est-ce que le ministre
nous dit qu’il y a un lien entre « Le bar Karaoké » et les cas de
covid-19 dans des écoles? J’aurai aimé qu’il nous explique. On sait déjà que les enfants ne sont pas
admis dans les bars et que les bars ne sont pas admis dans les écoles.
Mise à jour du 9 septembre 2020
Des tête-à-tête de politiciens qui font jaser
« Les premiers ministres du Québec et de l’Ontario,
François Legault et Doug Ford, trinquent à une distance que certains ont jugé
non réglementaire. »
Quoi qu’il en soit, c’est un très mauvais exemple à donner à un moment où l’on s’apprête à distribuer des amendes à ceux qui ne
respectent pas les règles.
Morale.
« Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »
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