jeudi 28 novembre 2024

Le Retour de Donald Trump

Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis pour un deuxième mandat n’augure rien de bon. Chacun sait qu'il a passé les quatre ans de son premier mandat à déconstruire ce que ses prédécesseurs avaient bâti. Il ne fallait pas s’attendre à mieux pour son deuxième mandat, si l’on se fie à toutes les promesses qu’il a faites au cours de sa campagne électorale.

L’une d’elles concernait les tarifs douaniers, où il promettait d’imposer des tarifs de 10 % sur toutes les importations et de 60 % sur les produits chinois. Voir Opinion-Infochao: À deux jours de la présidentielle américaine 

La réalité pourrait être pire. 

Le président américain désigné, Donald Trump, a menacé lundi 25 novembre d’imposer des tarifs douaniers de 25 % sur tous les produits mexicains si le pays ne mettait pas fin au flux de drogues et de migrants à travers la frontière. Il a fait la même menace au Canada.

Pour ce qui est des tarifs douaniers, il est bon de rappeler que l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) interdit d’imposer des droits de douane aux autres pays membres.

Les frontières

Le Canada pourrait accroître ses ressources pour renforcer la protection de ses frontières, mais cela nécessite un plan et une collaboration des deux côtés. La sécurité aux frontières est une responsabilité partagée. Le Canada ne peut pas être tenu seul responsable des trafiquants de drogues et du flux de migrants qui arrivent à déjouer les douaniers. Comme le disait Dimitri Soudas, aux mordus de politique sur les ondes de Radio Canada. « La responsabilité du Canada c’est de protéger la frontière canado-américaine en ce qui concerne qui rentre dans le Canada - c’est la responsabilité des États-Unis de contrôler et de protéger leurs frontières en ce qui concerne qui rentre aux États-Unis.» Donald Trump n’a pas l’air de faire cette nuance. 

Sécuriser une frontière de 8 891 km, divisée en deux segments, n’est pas chose facile. Le premier segment, à l’Ouest, entre le Canada et l’Alaska, s’étend sur une distance de 2 477 km. Le deuxième segment, au Sud, entre le Canada et les États continentaux américains, s’étend sur une distance de 6 414 km. Une partie de ce dernier segment traverse plusieurs des Grands Lacs, notamment les lacs Supérieur, Huron, Érié et Ontario, totalisant environ 3 760 km.

Devant la menace, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, s’est empressé d’appeler son homologue pour en discuter. C’était la bonne chose à faire pour protéger Le commerce Canada–États-Unis, près de 1000 milliards $ d’échanges par année | Radio-Canada

Le Mexique, de son côté, n’a pas tardé à répliquer à son tour. Le Mexique pourrait imposer aux États-Unis ses propres tarifs, suggère la présidente. Une réponse forte, mais pas plus que la menace.

Le Canada doit donc se préparer à des négociations ardues. Mais si, en fin de compte, Donald Trump ne veut rien entendre, le Canada n’aura d’autre choix que d’imposer aux États-Unis ses propres tarifs, tout comme le Mexique. Ce qui, en fin de compte, risque de faire très mal à l’économie, au Canada, au Mexique, mais aussi aux États-Unis.

Les Américains ont également dû supporter l’inflation qui a suivi la COVID-19. La plupart ne seront donc pas en mesure d’encaisser cette taxe de 25 %, ajoutée aux produits d’importation, qui leur sera inévitablement refilée. Beaucoup n’auront plus les moyens de se payer ces produits et services, le pétrole, l’électricité etc.... Cela provoquera un ralentissement de la demande et, à terme, des pertes d’emploi par centaines de milliers, rien qu’au Canada.

Cette mesure protectionniste imposée par Donald Trump, dont le but évident est de fabriquer aux États-Unis ce qui était importé, est un pari très risqué. C’est en effet s’engager dans une voie où le risque de récession est plus grand, à court terme, que les bénéfices escomptés à long terme.

Si rien n'est fait 71 millions d’Américains pourraient regretter d’avoir voté pour Donald Trump. Surtout lorsqu’ils iront faire le plein d’essence, lui qui leur a promis, durant la campagne électorale, de réduire le coût de l’énergie de moitié.

Au lendemain d'un entretien téléphonique avec le président élu américain Donald Trump, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, est convaincue qu’une guerre tarifaire avec les États-Unis peut être évitée. Elle n'a toutefois pas précisé dans sa déclaration qui avait proposé quoi.

Mise à jour 11-12-2024 : Duumvirat (*), Trump-Musk
1. Après la blague de rattacher le Canada comme 51e État à son voisin du sud, le président élu Donald Trump en a rajouté mardi en qualifiant le premier ministre Justin Trudeau de « gouverneur ».
2. À son tour, le premier ministre Justin Trudeau juge que les droits et les progrès des femmes sont menacés, citant comme exemple la récente défaite de la candidate à la présidence américaine Kamala Harris.
3. Il n’en fallait pas plus pour qu’Elon Musk s’immisce dans la conversation. « C'est un idiot insupportable », a-t-il déclaré, ajoutant que Trudeau perdrait les prochaines élections fédérales canadiennes.

Je le disais d’entrée de jeu, le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis pour un deuxième mandat n’augure rien de bon.

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