Des complotistes, il y en a toujours
eu. Dès lors qu’un évènement inusité se produit, il y a des gens pour penser
qu’on a affaire à une machination secrète, orchestrée par
les puissants de ce monde. Il ne faut donc pas s’étonner si le SRAS-CoV-2 amène
son lot de complotistes. La différence c’est le pourcentage d’adepte.
Pourquoi tant d’adeptes?
Premièrement : la COVID-19 est un
complot mondial qui touche tout le monde, alors que les autres théories, comme
par exemple le complot du World Trade Center, est un complot plus exclusif.
Deuxièmement : l’utilité d’un
complot est de pouvoir désigner un coupable.
Si bien qu’on ne parle plus
maintenant de pandémie de coronavirus, mais de deux pandémies : celle de
la covid-19 et celle des complotistes, dont le nombre ne cesse
de croître. Et vous allez voir qu’il y a des raisons pour ça.
Taux d'adhésion aux théories du complot par pays (%) (Source: Université
de Sherbrooke)
En général une théorie suscitera
l’adhésion de 5% à 15% de la population. En haut de ce pourcentage, la
situation est exceptionnelle.
Le 3 août 2020, l’Institut national de
santé publique du Québec (INSPQ) dévoilait les résultats d’un sondage sur les
croyances et perceptions liées à la pandémie. On y apprenait entre autres que
23% des gens croient que le virus a été créé en laboratoire et 35% des
répondants sont d’avis que le gouvernement cache volontairement de
l’information à la population.
Certains disent aussi que la
pandémie a été inventée pour contrôler la population, ou qu’elle est un
prétexte pour nous conditionner à la docilité, et à la répression
policière. Si nous sommes « dociles », nous allons réussir notre
plan de réouverture sans relancer la pandémie, disait Geneviève Guilbault,
vice-première ministre du Québec, lors d’un point de presse donné le 30 avril
2020. Discipliné je veux bien mais docile… JAMAIS ! si elle réfère à la
soumission. D’ailleurs cet appel à la docilité a été accueilli avec une bonne
dose d’indocilité et pas seulement chez les complotistes. Déjà la
table était mise pour plus, mais revenons sur le fil des évènements dans le
monde et au Québec depuis un an pour mieux comprendre les tenants et
aboutissants.
C’est lui qui le 30 décembre 2019,
avait tiré la sonnette d’alarme. Sur la messagerie instantanée WeChat, il avait
envoyé à des confrères que sept personnes semblaient être contaminées par le
SRAS et qu’elles étaient en quarantaine dans l’hôpital où il travaillait, à
Wuhan. Ce n’est que le lendemain que les autorités ont informé l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS). Le virus sera identifié comme le 2019
n-CoV, le 7 janvier. Aujourd’hui, on sait que les premiers patients
touchés ont été hospitalisés à la mi-décembre 2019.
Accusé de propager des
« rumeurs », il avait été arrêté avant d’être libéré. Sa mort a
déclenché une avalanche de critiques, les internautes reprochant à Pékin
d’avoir tenté d’étouffer l’affaire. (Source : L’Obs)
Dès l’instant où le virus, ayant provoqué la pandémie, a
commencé à s’étendre au-delà de la région chinoise de Wuhan, berceau de
l'épidémie, des gens ont commencé à raconter toutes sortes d’histoires à son
sujet. Entre autres, que le virus avait été conçu par l’homme
dans un laboratoire, et qu’il s’en serait échappé accidentellement.
Selon Laurent Chatel-Chaix,
Assistant-professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS),
il suffit de regarder la séquence génétique d’un virus pour voir qu’il n’a pas
été créé par l’homme dans un laboratoire. Et la covid-19 ne fait pas
exception.
Des experts ont confirmé que le virus
dans sa forme animalière avait été observé chez une population de chauve-souris
dès 2013. Mais c’est passé sous le radar des complotistes.
Selon l’hypothèse la plus probable,
le virus proviendrait d’un endroit pas très loin de Wuhan, dans un marché
public qu’on appelle « Marchés humides » (Wet Markets). On les appelle marchés
humides parce que comme il n’y a pas de réfrigération, les
marchants arrosent leurs produits d’eau et de glace pour essayer de les garder
au frais. Ils sont de véritables nids à virus. Ce sont les super marchés
des pauvres. Ils font partie de la tradition alimentaire en Asie. On y
trouve des fruits, des légumes, de la viande fraîche et des fruits
de mer. Cependant dans certains d’entre eux on y achète aussi des animaux
exotiques. Comme des serpents, des rats, des paons, des porcs-épics ou même des
pangolins. Ils partagent une promiscuité avec l’humain et les espèces
domestiques et sauvages. Une écologie idéale pour que des virus puissent
s’échanger entre espèces, qui normalement ne devraient pas coexister ensemble.
Et cette cohabitation inhabituelle favorise la transmission du virus, par
exemple d’une chauve-souris vers un porc ou un pangolin dont les
récepteurs ressemblent à ceux de l’homme.
A Wuhan, le marché de fruits de mer
où le coronavirus a été détecté est désormais fermé.
Après il y a eu le Président Trump,
qui ne se gênait pas pour jeter de l’huile sur le feu chaque fois qu’il en
avait l’occasion. Entre autres en rebaptisant le coronavirus par le virus
Chinois et en disant que la Chine de Xi Jinping était responsable de son
expansion à travers le monde. Des allégations démenties par les autorités
chinoises qui prétendaient au contraire que c’était les soldats américains qui
auraient importé le virus en Chine.
Quoi qu’il en soit, si des gens
connaissent le fin mot de l’histoire, je pense que ça fera partie de toutes ces
choses qu’on nous cache pour « X » raisons. Comme par exemple,
la Zone 51 au Nevada, une base militaire dite secrète, qui serait liée aux
théories d'OVNI.
C’est ainsi que, début mars 2020, on
avait déjà tous les ingrédients nécessaires pour que certains y voient un vaste
complot visant à réduire la population terrestre.
À la tête de cette conspiration, Bill
Gates. Bill Gates, co-fondateur de Microsoft, serait à l’origine de la
propagation du SARS-CoV-2. De telles rumeurs au sujet du milliardaire ont fait
l’objet de plus d’un million de publications sur les réseaux sociaux.
Pourquoi? Il faut remonter en 2015,
alors que Bill Gates nous mettait en garde, lors d’une
conférence sur le manque de préparation des états en cas d’épidémie
mondiale : « Aujourd’hui le plus grand risque de catastrophe mondiale
ne ressemble pas à la BOMBE, mais au coronavirus. Si quelque chose tue plus de
10 millions de personnes dans les prochaines décennies, il est fort probable
que ce soit un virus contagieux plutôt qu’une guerre. » Il n’en
fallait pas plus pour déclencher les rumeurs. Pour certains complotistes,
cette déclaration est la preuve que le milliardaire était au courant de
l’arrivée de l’épidémie de coronavirus. D’autres assurent qu’il aurait
créé ce virus en laboratoire pour ensuite commercialiser un vaccin. Bill
Gates aurait même la volonté de contrôler la population, à l’aide de puces
injectées via ce même vaccin. Certains post sur les réseaux sociaux, allant
jusqu’à prétendre que le vaccin entrainerait la stérilité. Et c’est ainsi qu’on
parviendrait à réduire la population mondiale.
Il faut dire que Bill Gates est le
candidat parfait pour les théories du complot. C’est un milliardaire, il
est américain et il a travaillé dans la technologie, il a donc une longueur
d’avance sur tout le monde. Et comme il a investi une grande partie de sa
fortune personnelle dans « La fondation Bill Gates », qui s’occupe
principalement de santé publique et notamment de programme de recherche sur les
vaccins, tout cela amène de l’eau aux moulins des complotistes. Il faut savoir
que sa fondation finance aussi des campagnes de vaccination contre la
poliomyélite en Afrique. Et là encore Bill Gates est souvent la cible de
fausses informations, relayé par des conspirationnistes, qui l’accusent
d’inoculer des maladies à la population africaine. Et pour finir, ses
critiques à l’endroit du Président Trump sur sa gestion de crise, n’ont rien
arrangé. Il s’est fait de nouveaux ennemis parmi les membres de l’extrême
droite américaine.
C’est là qu’entre en scène le
mouvement Qanon.
La croyance fondamentale de cette
mouvance, c’était que le Président Trump avait été élu pour mettre en place un
vaste plan pour se débarrasser des éléments indésirables au sein du
gouvernement américain, et même de l’élite politique mondiale, et qu’il fallait
tout simplement attendre le moment opportun pour mettre en place ce plan-là.
Des millions d’adeptes, de par le monde, attendaient le long du chemin
numérique, lors de l’assermentation, que quelque chose se passe, que l’armée
intervienne pour que Trump puisse revenir prendre le pouvoir. Mais rien
n’est arrivé, et Joe Biden à bel et bien été assermenté, sans qu’aucun des
politiciens présents n’ait été arrêté.
La prophétie ne s’est pas
matérialisée.
Pour des millions d’adeptes, le choc
a été brutal. Ils ont suivi à la lettre le message du mystérieux Q, qui leur
demandait de faire confiance au plan « TRUST THE PLAN ». Tout
ce en quoi ils avaient mis leur confiance ne s’est pas réalisé :
« J’ai perdu ma femme pour Q, j’ai perdu ma famille pour Q et il nous a
abandonné quand on en avait le plus besoin. On a tout donné pour aucun
résultat » ont alors écrit certains d’entre eux.
Trump n’a pas été le sauveur en qui
on croyait. Voir QAnon, la conspiration qui fait de Donald Trump le sauveur
des États-Unis | L’actualité (lactualite.com)
Qu’à cela ne tienne, quand les
prophéties ne se matérialisent pas on ajuste le tir. Comme rien
n’est arrivé au départ de Trump le 20 janvier, on trouve d’autres dates.
Au Québec, Alexis Cossette Trudel, après s’être montré un peu déstabilisé, a vite
publié une vidéo disant : « Pas de panique, tout va
bien, Donald Trump est à l’écart, mais c’est un retrait stratégique. Joe
Biden est un agent chinois, il est contrôlé par les Chinois, et l’armée
américaine va rétablir l’ordre d’ici une trentaine de jours. »
« LE PLAN » de Qanon a échoué,
et beaucoup d’adeptes vont quitter le bateau, mais ils ne cesseront pas tous
d’être complotiste. Les gens ont besoin de croire, et pour eux le complotisme,
qu’on soit d’accord ou pas, fait partie de leur cheminement existentiel.
Beaucoup de gens ont perdu confiance
dans l’état, ils se sentent privés du contrôle de leur vie, et le fait de
trouver des réponses à leurs questionnements leur donne le courage d’agir.
C’est pourquoi, au lendemain de
l’investiture, Joe Biden dans son discours du 21 janvier, mettait en garde les
Américains contre la manipulation des faits, et la distorsion d’un discours
rationnel cher aux partisans de son prédécesseur. À titre d’exemple, sur
les réseaux sociaux américains et leurs relais européens, on pouvait lire que
Joe Biden avait bien perdu l’élection. La preuve que personne n’a voté pour
lui, questionne un post Facebook partagé plus de 10.000 fois ? Il n’y a eu
personne à son investiture, comme on peut le voir, photos à l’appui. Et c’est
vrai que par rapport à l’investiture de Donald Trump, 4 ans plus tôt, il n’y
avait pas beaucoup de monde. Mais pour cela il y avait deux bonnes raisons que
tout le monde connaissait, tous les médiats en ont parlé : premièrement
avec le changement de garde, fini les grands rassemblements pour éviter les
risques de propagation du virus. Deuxièmement, on craignait un autre
débordement, comme lors de l’assaut du Capitole des États-Unis, le 6 janvier
2021. Voilà pourquoi on a restreint la foule et qu’à la place on a ajouté des
drapeaux.
Et finalement il y a ceux qui croient
en « L'État profond » (Deep State), en anglais
L’État profond est une expression
désignant, au sein d'un État, une instance parallèle ou une entité informelle,
détenant secrètement le pouvoir décisionnel sur la société et tous les choix
politiques d'une démocratie. Le fait de croire en l'existence d'une pareille
structure reflète une vision conspirationniste ou complotiste de
l'organisation de l'État, où « un pouvoir institutionnel survivrait aux
alternances politiques, et se maintiendrait supposément de façon
cohérente. » Un noyau occulte d'une élite politique ou économique, la main
invisible de l'establishment. Le genre de scénario souvent évoqué dans
les romans.
La gestion de crise
des gouvernements.
Au début, personne, pas même les
gouvernements, ne savaient
vraiment quoi faire. Et pourtant, les épidémies font partie de l’histoire.
Épidémies les plus
meurtrières de l’histoire |
||
Épidémies |
Date |
Nombre de décès |
Peste antonine |
165-180 |
5 millions |
Peste justinienne |
541-542 |
30-50 millions |
Variole japonaise |
735-737 |
1 million |
Peste noire |
1347-1351 |
200 millions |
Variole du Nouveau Monde |
1520-indéfini |
56 millions |
Peste italienne |
1629-1631 |
1 million |
Grande peste de Londres |
1665 |
100 000 |
Pandémie de choléra |
1827-1923 |
1 million |
Troisième pandémie de peste |
1885 |
12 millions |
Fièvre jaune |
fin XIXème |
100 000-150 000 |
Grippe russe |
1889-1890 |
1 million |
Grippe espagnole |
1918-1919 |
40-50 millions |
Grippe asiatique |
1957-1958 |
1.1 million |
Grippe hongkongaise |
1968-1970 |
1 million |
HIV/SIDA |
1981-présent |
25-35 millions |
Grippe porcine |
2009-2010 |
200 000 |
SRAS |
2002-2003 |
770 |
Ebola |
2014-2016 |
11 000 |
MERS |
2015-présent |
850 |
Covid-19 |
2019-présent |
2 236 242 (08.02.2021) |
Au Québec, ceux qui tenaient les
rênes du pouvoir ont bien évidemment fait tout ce qu’ils croyaient être bons de
faire. Et face à l’inconnu, ils ont pris des décisions impopulaires, mais
basées sur la science, disaient-ils, et on y croyait. Tellement que personne ne
voulait manquer le point de presse quotidien de François Legault. Dès le 13
mars, ses rendez-vous entre 13 h et 13 h 30 rallient un auditoire moyen minute
de 2 056 000 téléspectateurs. Du jamais vu pour ce genre d’émission.
Mais avec le temps, quand on a commencé à vouloir rendre le port du
masque obligatoire, alors que le Dr Horacio Arruda l’avait toujours
déconseillé, les gens ont commencé à avoir des doutes. Au début, c’était
pratique de déconseiller les masques vu qu’on en trouvait nulle part, mais
quand l’offre a pu satisfaire la demande, on a vite changé de
discours pour les rendre obligatoires. Et ça ne faisait pas l’affaire de tout
le monde. Les amateurs de complots qui y voyait une atteinte à leur liberté
individuelle.
Pendant que Québec durcissait le ton
avec des nouvelles restrictions, parfois disproportionnées aux risques
encourus, certains pointaient du doigt les incohérences et les changements de
cap. On nous imposait des mesures si compliquées que plus personne ne savait
quoi faire. Le message ne passait plus et forcément le nombre de cas de
covid-19 continuait d’augmenter au lieu de diminuer.
C’est ainsi que la confiance quasi
inébranlable de la population envers le gouvernement de M Legault a commencé à
s’effriter. Et certains se sont mis à penser que les décisions avaient
peut-être plus à voir avec des intérêts sociaux économiques, qu’avec
la santé publique. Tout cela commençait à sentir l’improvisation.
Et comme toujours quand on improvise,
certaines choses fonctionnent et d’autres pas. Et à l’instar de certains
pays, notre Gouvernement a commencé à blâmer sa population pour tout ce qui
n’allait pas : « C’est à cause du relâchement des consignes! »,
martelait le Gouvernement. Quand on veut s’exonérer de ses responsabilités, on
cherche des causes extérieures. C’est bien connu. Et pour redresser la barre,
la ministre de la Sécurité publique n’a rien trouvé de mieux que d’accentuer la
répression policière, en distribuant des amendes plutôt salées, en
comparaison avec ce qui se faisait ailleurs dans le monde.
Les gouvernements nous mentent.
Si les gens peuvent mentir, ne
serait-ce que pour éviter de blesser quelqu’un, les gouvernements peuvent nous
mentir, ne serait-ce pour nous faire croire que si nous suivons leurs consignes
à la lettre, tout va renter dans l’ordre. « ÇA VA BIEN ALLER ». Ce
n’est pas aussi simple.
Alors, quoi faire quand en fin de
compte rien ne change? Mentir, encore et encore, sans plus de résultat.
Pourquoi? Parce qu’une fausseté ne peut pas devenir une vérité. À vouloir
trop en faire, on finit par perdre l’adhésion des gens. Et parmi ces gens qui
perdent confiance en leur Gouvernement, certains y voient un complot. Ils
pensent qu’on les manipule et du coup ils commencent à n’en faire qu’à leur
tête : en contournant les règles, en participant à des manifestations, et
pour les plus radicaux, en adoptant des comportements violents.
1-Exemple de mesure disproportionnée
: Le refus du Gouvernement Legault d'exempter les itinérants dans l’application
du couvre-feu. Une décision très impopulaire parce qu’injuste et qu’elle mettait
en péril la vie, la sécurité et la santé des personnes en situation
d’itinérance. C’est d’ailleurs pour cette raison que la Cour supérieure du
Québec a suspendu l'application de l'article 29 du décret numéro
2-2021, quant aux personnes en situation d'itinérance. Dans un État
de droit, les tribunaux sont là pour rappeler au Gouvernement qu’Il ne peut pas
faire tout ce qu’il veut.
2-Toujours en rapport avec le
couvre-feu : on a permis des exceptions pour ceux qui font un travail
essentiel : personnel de la santé, service de police, ambulance, etc. La
liste est longue, mais on peut comprendre la logique qui sous-tend ces
exceptions. Par contre quand on commence à y inclure qu’on peut promener son
chien, mais pas son chat, de même qu’on ne peut pas déplacer son véhicule
après le couvre-feu, même si un autre règlement nous oblige à le déplacer pour
permettre le déneigement, là on commence à se poser des questions sur la
logique et le bien-fondé des mesures sanitaires qu’on nous impose. La
ministre de la Sécurité publique disait (Pour nous rassurer ou s’en laver les
mains?), qu’elle comptait sur les policiers pour faire preuve de jugement.
On a vu ce que ça a donné avec les itinérants. Plusieurs se sont vu
coller une contravention de 1 550 $. Qui plus est, dorénavant, lorsqu’un
policier vous interpelle, vous êtes coupable et passible d’une
amende de 1 000 à 6 000 dollars, jusqu’à ce que vous puissiez prouver, à sa
satisfaction, que vous pouvez être dans la rue après 20 heures.
Tout à fait le genre de directive
contradictoire qui ouvre la porte à l’arbitraire.
3-Exemple de relâchement des
consignes : les familles qui se sont visitées durant la période des fêtes,
aux dires de M. Legault.
4-Exemple de règle compliquée et
incohérente : Dans le cas d’un couple séparé, dont l’un des deux
parents a la garde complète des enfants, le conjoint ayant la garde des
enfants, peut aller voir l’autre, mais le conjoint qui vit seul ne peut pas
aller voir sa famille. Pourquoi? Parce que la règle veut qu’on puisse
visiter une personne seule, mais pas l’inverse, même si c’est la mère ou le
père et ses enfants que la personne seule veut voir. Chacun comprend que
si l’une des personnes à la covid-19 dans la famille, les autres vont
l’attraper, directement ou indirectement, peu importe qui on voit et dans quel
sens.
5-Exemple de règle
compliquée : Une règle sanitaire,
édictée par le gouvernement Legault pour freiner la propagation de la COVID-19,
permettait 10 personnes par lieu de culte. Dans une
décision rendue vendredi, la juge Chantal Masse, de la Cour supérieure du
Québec, déclare que 10 personnes au maximum peuvent faire partie de
l'assistance de chaque salle d'un lieu de culte. La décision de la Cour spécifie que le lieu de culte en question doit
avoir un accès indépendant à la rue et ne pas partager d'espaces communs avec
les diverses salles d'un même immeuble.
Et que fait-on avec
nos établissements scolaires dont certains comptent des dizaines de classes qui
accueillent plus de dix élèves par classe? (Même en temps de pandémie) Comme
chacun sait les classes n’ont pas d’accès indépendant à la rue, ce qui fait que
les étudiants doivent partager des espaces communs que sont les couloirs. Il
est évident qu’on applique, aux lieux de culte et aux écoles, un règlement à
« deux poids, deux mesures ».
Quand
les règles deviennent si compliquées qu’on doit demander aux tribunaux de
trancher, on est face à un problème. Mais pour chaque problème existe la
solution dont le critère principal à considérer devrait être la simplicité.
Voilà où nous en sommes.
Comment s’y retrouver dans ce monde
fabulé où tout est faussé, ou il est difficile de distinguer qui est
l’ennemi : la Covid-19 ou le peuple. Les gouvernements
s’emblent avoir oublié qu’à force de brimer la liberté des gens, ces derniers finissent
par décrocher. Pourquoi? Parce que la liberté est quelque chose de fondamental
chez l’humain. Depuis la nuit des temps, les gens se sont battus et continuent
de se battre pour leur liberté.
Toute action provoque une réaction et
les gouvernements doivent, eux aussi, faire attention lorsqu’ils imposent des
restrictions. Les conséquences de la pandémie et du carcan de consigne
qui en découlent et nous emprisonnent, entrainent des conséquences
psychologiques graves, comme chacun peut le voir. Impatience dans la rue et
dans les commerces, pertes d’emploi, détresses et violence à la
maison (envers les femmes et les enfants), et j’en passe. Le fait
que les banques alimentaires sont de plus en plus fréquentées, est un
signe évident que les gens sont de plus en plus pauvres. Les plus démunis
se retrouvent à la rue, faute de pouvoir payer leur loyer, qui lui ne
cesse d’augmenter malgré la pandémie. Dans un tel contexte, il ne faut pas
s’étonner si certains décident de quitter la voie du peuple soumis qu’on leur
demande de suivre. Pour eux c’est une question de survie.
Et c’est comme ça que certains en
viennent à adhérer à « la théorie du complot », une expression
généralement utilisée pour désigner des complots qui n’ont pas été démontrés.
Le dictionnaire Merriam-Webster la définit comme « une théorie
qui explique un événement ou un ensemble de circonstances, comme étant le
résultat d’une machination secrète menée par des conspirateurs généralement
puissants »
Et pour ça, la littérature sur Internet ne manque pas. À ce
chapitre, tel que dit précédemment :
- Le
virus avait été conçu par l’homme dans un laboratoire et qu’il s’en serait
échappé accidentellement;
- Bill
Gates aurait créé ce virus pour ensuite commercialiser un vaccin,
contenant une puce pour contrôler la population. Ou encore que ce
même vaccin entrainerait la stérilité. Et c’est ainsi qu’on parviendrait à
réduire la population mondiale;
- Le
mouvement Qanon;
- Et
l’État profond.
Pourquoi toutes ces croyances?
Les gens ont besoin de croire en
quelque chose. Quand ce n’est pas dans une religion ou une secte, c’est
autre chose. En fait les gens veulent surtout trouver des réponses à leur
questionnement, sur la vie, les injustices et les inégalités. Et dans ce
sens, les théories du complot apportent des éléments de réponse, même si les
scénarios sont plus ou moins bien ficelés. Car la caractéristique d’un complot
n’est pas que ce soit complètement fou, mais qu’on fasse des liens sur certains
éléments factuels. Une des manières récurrentes dans le discours
complotiste est de surinterpréter. Comme quand on parle de "La grande
réinitialisation" (The Great Reset), en Anglais, c’est une proposition du
Forum économique mondial (WEF) de planification économique, pour reconstruire
l'économie de manière durable après la pandémie de Covid-19. On est
devant une proposition qui existe vraiment, et à partir de laquelle on va
associer des intentions, comme quoi il y a encore plus derrière. Une
occasion pour certains de réfléchir et de donner un sens à ce qui se passe.
C’est aussi un tremplin pour échafauder des théories, fusse-elles pures
spéculations, qu’ils partagent sur les réseaux sociaux. Et pour peu qu’ils
récoltent des +, les voilà encouragés à continuer. De l’anonymat, certains
deviennent du jour au lendemain des influenceurs. Le point de non-retour est
atteint lorsque, dans le discours, les faits scientifiques sont mis de côté
pour ne retenir que ce qui confirme nos croyances, en considérant que le reste
est corrompu.
Cette vision tronquée de la réalité
peut malheureusement conduire à la désobéissance civile, exemple, les
manifestations anti masque, à Montréal et à Québec.
Et pire encore, à la violence,
exemple, un complotiste anti vaccin arrêté avec un véritable arsenal | JDM
(journaldemontreal.com) un homme de la Mauricie converti aux théories
complotistes a été arrêté avec une arme d’assaut semi-automatique, un chargeur
à haute capacité interdit ainsi que 13 bombes artisanales prêtes à être
utilisées.
Quand la pandémie brise les familles.
Comment des gens intelligents et censés
peuvent-ils soudainement croire que la COVID-19 serait une conspiration
mondiale? Pour servir quel « GRAND DESSIN ? »
Rien qu’à penser que les gouvernements
du monde pourraient, d’un commun accord, inventer une pandémie ou prendre part
à un complot dont l’effet les priverait de leurs chères taxes et impôts, en
plus d’avoir à indemniser les gens pour qu’ils restent chez eux dépasse
l'entendement.
Mais pour ces gens, parents ou amis,
leur postulat est tellement puissant que tout ce qui leur donne tort ne va que
les convaincre encore plus qu'ils ont raison. C’est toute la
difficulté de les raisonner. En mettant l’emphase sur leurs erreurs, on ne fait
que renforcer leurs croyances, convaincus qu’ils possèdent la clef de lecture
de toute la réalité.
Pour Martin Geoffroy, directeur du
CEFIR (Centre d'expertise et de formation sur les intégrismes religieux et la
radicalisation) « Quand vous êtes rendu à un très haut degré d’investissement
dans les théories du complot, vous décidez souvent de laisser tomber votre
famille, c’est un processus sectaire qui n’est pas nouveau », de dire celui qui
étudie les sectes depuis une trentaine d’années.
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