Qu’est-ce qui a changé depuis la fermeture des bars, des
restaurants, des gyms, des magasins non essentiels, etc. Je ne ferai pas la liste de toutes les
restrictions, il y en a trop, mais ceux qui veulent prendre connaissance des mesures peuvent cliquer sur ce lien :
Mesures prises par décrets et arrêtés
ministériels en lien avec la pandémie de la COVID-19 | Gouvernement du Québec
(quebec.ca)
Bref, malgré tous les efforts fournis par la population ces
deux dernières semaines, le nombre de cas de Covid-19 et le nombre de morts ne
cessent d’augmenter.
La cause pour l’expliquer, selon M Legault « c’est
que ça s’est passé beaucoup dans les maisons ».
C’est une chose de le prétendre, c’en est une autre de le prouver.
Bien sûr certains trichent, mais ils ne représentent qu’une infime
partie de la population. Si bien qu’en en
ajoutant des restrictions et des amendes à tout le monde, à cause de ces gens-là, on
vise à côté de la cible et forcément on ne règlera pas le problème.
Parlant de cible. Pourquoi ne
parle-t-on pas plutôt des
endroits où le risque de contamination est le plus grand? Est-ce parce qu’on ne
peut pas s’en passer? Je veux parler des hôpitaux et de tous les centres où
l’on prodigue des soins de santé. Selon
le Journal de Montréal, d'ici la fin de l’année, ce seront Plus
de 30 000 employés du réseau de la santé infectés par la COVID-19 | JDM
(journaldemontreal.com)
Or si l’on admet que ces employés du réseau de la santé ont
été contaminés par des patients, on doit aussi admettre qu’en retour, ces
employés contaminent d’autres patients.
Sachant cela, on devrait se concentrer sur des mesures à
prendre dans les milieux hospitaliers et de soins de santé, là où ça ferait une
réelle différence.
Et quand va-t-on
tenir compte de la transmission par aérosol et faire quelque chose?
Quoi qu’il en soit, pour régler le problème du nombre de
cas et de morts, le Gouvernement se sent obliger « d’annoncer une espèce de traitement choc pour réduire le nombre de visites dans les maisons. »
Dès samedi
le 9 janvier, un couvre-feu sera désormais en vigueur. Entre 20 heures et 5 heures
du matin, il sera interdit à
quiconque de se déplacer hors de son lieu de résidence, hormis dans le cas
d’exceptions justifiant le déplacement, par exemple pour bénéficier de soins de
santé, pour des raisons humanitaires ou pour effectuer un travail considéré
prioritaire.
Des constats
d'infraction pourront être donnés par les policiers à ceux qui ne respectent
pas le couvre-feu à moins que leur déplacement soit justifié. Des précisions
sur ce couvre-feu seront apportées sous peu.
Suivent une kyrielle d’autres mesures : voir : https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/coronavirus-2019/confinement-du-quebec-covid-19/
Je suis d’accord avec le Premier Ministre Legault quand il
dit « Une de mes premières responsabilités c’est d’assurer la sécurité des
citoyens, des Québécois. » Mais de là à adopter un couvre-feu, parce que
la France et d’autres pays le font, ne nous aidera pas forcément.
De toute façon, dans un contexte où les bars, les
restaurants, les magasins, les cinémas, les salles de spectacles, etc. sont
déjà fermés, où voulez-vous aller après 20 heures? Surtout qu’en janvier et en février,
il n’est pas rare que le thermomètre descende sous les moins 20 degrés. Les seuls que vous pourriez encore
rencontrer, ce sont des travailleurs qui le jours sont cloués chez eux à faire
du télétravail, à s’occuper des enfants, à faire les repas, la vaisselle, le
ménage, etc. Il y a des gens comme ça qui, pour ne pas devenir fous, ont besoin
de prendre un bol d’air et de se changer les idées. Et bien tant pis pour eux,
ils ne pourront plus le faire sous peine de recevoir une contravention entre 1 000
et 6 000 dollars. Même si le risque
d’attraper la covid-19 en déambulant sur le trottoir est quasi inexistant. Monsieur tout le monde le sait, lui. Il sait aussi que le risque d’attraper la
covid-19 est de loin plus important au travail, à l’école et dans les
transports en commun, même si c’est nécessaire. Le virus ne fait pas la
différence entre ce qui est nécessaire et ce qui ne l’est pas, quand vient le
temps de se propager. Pas comme ces
politiciens qui se sont permis des vacances du temps des fêtes dans le sud, alors
qu’on nous demandait de rester chez nous.
Et que dire à propos des équipes de hockey professionnelles, à qui l’on
a permis de continuer à pratiquer leur sport.
Pour moi, si l'on avait imposé le masque obligatoire dès
qu’on sort de chez soi, cela aurait été beaucoup plus efficace qu’un couvre-feu.
D’autant qu’un couvre-feu a pour effet
de diminuer le temps d’ouverture des magasins.
Et le corolaire de cette diminution des heures d’ouverture, c’est d'augmenter la densité de client durant les heures où les magasins restent ouverts.
En terminant, la mesure ultime c’est bien évidement la
vaccination, mais on semble avoir beaucoup de difficulté à mettre le système sur pieds. Voici les chiffres
selon : La
maladie à coronavirus (COVID-19) au Québec | Gouvernement du Québec (quebec.ca)
Mise à jour du 11-01-2021: Le
couvre-feu est un « franc succès », dit Geneviève Guilbault |
Coronavirus | Radio-Canada.ca (radio-canada.ca)
Les policiers québécois ont distribué 740 constats d’infraction lors des deux dernières nuits. On n’a pas tous la même appréciation du succès !!
Mise à jour du 12-01-2021: Couvre-feu :« 2
personnes qui sont à la rue ont reçu des contraventions »
(radio-canada.ca)
Le gouvernent Legault, par la voix de Geneviève Guilbault, Vice-premier ministre du Québec, a demandé aux policiers de faire preuve de jugement et d’humanité dans l’application de la loi sur le couvre-feu. Il semble que certains en soient dépourvus ou n’ont rien compris. Deux itinérants de Val-d’Or ont reçu chacun une contravention de 1550 dollars. Aux policiers qui ignorent ce que le mot « itinérant » veut dire : il s'agit du terme québécois pour parler d'une personne vivant dans la rue. Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi certaines personnes vivent dans la rue, à commencer par une pénurie de logements abordables, maladie mentale, toxicomanie, etc., dans tous les cas ce n’est pas par choix. Voilà comment on aide les gens qui n’ont rien.
À ce propos « Le ministre fédéral des Services
aux Autochtones, Marc Miller, a critiqué le gouvernement québécois de François
Legault pour avoir refusé d'exempter les itinérants dans l’application du
couvre-feu. » Il n’est pas le seul : on peut aussi lire dans
l’actualité. « Exemption pour les itinérants: Valérie Plante déçue du
rejet de François Legault. » Même son de cloche de la part de Sam
Watts, président-directeur général, Mission Bon Accueil. « C’est ridicule
de dire à quelqu’un qui est en situation d’itinérance, qu’il devrait respecter
un couvre-feu. »
Ce
manque d’empathie de la part du Premier Ministre François Legault
m’étonne. D’autant plus qu’il manque de place dans les refuges pour
sans-abri. M. Legault en réponse à une question posée par une journaliste
disait, dans l’un de ses points de presse, que son gouvernement avait demandé
qu’on ajoute des places dans les refuges pour accommoder tous les sans-abris. Dire qu’on
ajoute des places c’est reconnaitre, de façon implicite, qu’il en manque.
Mise à jour du 26-01-2021:
Les
itinérants exemptés temporairement du couvre-feu au Québec (msn.com)
Après
le décès tragique d’un itinérant autochtone, Raphaël André, il y a 10 jours, la Cour supérieure du Québec, «suspend
l'application de l'article 29 du décret numéro 2-2021 quant aux personnes
en situation d'itinérance».
Le
Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) s'est
dit «heureux mais déçu» que les tribunaux aient dû intervenir.
Espérons
que le retour du gros bon sens ne soit pas que temporaire.
Mise à jour du 27-01-2021: Québec
accepte finalement d'exempter les sans-abri du couvre-feu (msn.com)
De mon avis, avoir été en appel l’aurait rendu très impopulaire.
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