dimanche 26 avril 2020

Doit-on procéder au déconfinement alors que rien n’indique que les personnes qui ont vaincu la COVID-19 sont immunisées contre une deuxième infection?

Messieurs qu’on nomme « GRAND ».
Avez-vous décidé de réduire la population terrestre?
Avez-vous décidé de vous débarrasser des vieux?
Avez-vous décidé de réduire vos coûts en santé?
Avez-vous décidé de réduire vos coûts en paiement de retraites?
Si oui le déconfinement rapide est une bonne façon d’y arriver.  Mais c’est aussi irresponsable que faire des injections de désinfectant pour guérir les personnes infectées par le coronavirus, comme le suggère Donald Trump. 

« Le président américain Donald Trump déclare qu’il serait intéressant de vérifier si l'injection de désinfectant dans le corps peut aider dans la lutte contre le coronavirus. »

Revenons aux choses sérieuses.

Dans un contexte où le gros de la population est confiné, le risque de transmission de la covid-19 est réduit.  C’est ce que nos gouvernements ont tenté de faire avec plus ou moins de succès.  Il fallait à tout prix éviter que le nombre de personnes infectées dépasse la capacité des hôpitaux, et autres établissements de santé.  Certains pays n’y sont malheureusement pas parvenus.  Et là où c’est arrivé, le personnel soignant a été obligé de ne soigner que ceux qui avaient le plus de chance de survie.  Et tant pis pour les personnes âgées et celles fragilisées par une maladie chronique.

On parle maintenant de déconfinement avec autant de force qu’on a parlé de confinement au début de la pandémie, mais on n’a rien réglé.  Le coronavirus continue de gagner du terrain dans beaucoup de pays.  Les statistiques sont là pour le prouver.
  
Au 24e jour d’avril, le nombre de cas de coronavirus confirmé dans le monde était de 2 790 986 et le nombre de décès 195 920.
Au 25e jour d’avril, le nombre de cas de coronavirus confirmé dans le monde est de 2 896 746 et le nombre de décès de 202 846.  Une augmentation de 105 760 cas de coronavirus et de 6 926 décès dans une seule journée.  C’est deux fois plus que ce que la Chine a prétendu avoir eu lorsque la pandémie les a frappée. 
© Fournis par La Presse canadienne

Alors… que fait-on?

1-On garde le statu quo jusqu’au vaccin? 
Tout le monde, à commencer par la science, semble dire que ça pourrait prendre un an ou plus.

2-On repart la machine économique et l’on espère que l’immunité collective réglera le problème?
C’est la voie qu’à emprunté le Royaume-Uni et la Suède, jusqu’à ce que le nombre de morts les contraignent à changer de cap, mais trop tard, le mal était fait. 

La réponse n’est pas simple d’autant plus que plusieurs questions restent sans réponse. À commencer par le fait qu’on ne sait toujours pas si, une personne qui a attrapé la covid-19, est toujours à risque d’être infectée après sa guérison ? 

« Aucune preuve scientifique n’indique que les personnes qui ont vaincu la COVID-19 et qui ont des anticorps sont immunisées contre une deuxième infection, indique une note scientifique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). »

« François Legault mise sur le développement d’une immunité individuelle pour graduellement former une immunité collective

Questionnée sur cette approche lors de son point de presse quotidien, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de l'Agence de la santé publique du Canada, a répondu que ce n'est pas un concept qui devrait être soutenu.
L'idée de générer une sorte d'immunité naturelle n'est en fait pas quelque chose qui devrait être entrepris. »  

L’immunité collective est pour beaucoup de scientifiques un concept qui a pour conséquence de sacrifier des milliers de vies humaines.

Ce qu’on sait en revanche, c’est que la covid-19 s’attaque aux personnes de tous âges, mais que les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies préexistantes (comme l’asthme, le diabète, les maladies cardiaques) risquent le plus de tomber gravement malades à cause de ce virus.   C’est ce qu’on a constaté en Espagne, en France, en Italie, en Irlande à Singapour, au Portugal, en Belgique, aux États-Unis, en Écosse et en Australie.  Le Québec ne fait pas exception. Il n’y a qu’à voir le taux de mortalité dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées, là où la covid-19 s’est développée, pour comprendre à quel point les personnes âgées risquent gros advenant un déconfinement.

C’est pour cela que l’OMS met en garde, et que la communauté scientifique est divisée sur le principe d’un déconfinement pour atteindre l’immunité collective.  Le recul avec le coronavirus n’est que de 5 mois ce qui fait qu’on ne sait pas grand-chose et qu’il est difficile prévoir ce qui pourrait se passer.  

Parlant d’immunité collective (ou grégaire) c’est le phénomène par lequel la propagation d'une maladie contagieuse peut être enrayée dans une population lorsqu'une certaine proportion des individus est immunisée parce qu'ils ont développé des anticorps après avoir été contaminés ou vaccinés.

Cette proportion, dans le cas de la covid-19, se situe entre 50% et 70% de la population, nous disent les experts.

La population du Québec étant de 8,485 millions (en 2019), le seuil d’immunité collective sera donc atteint lorsque 4,242 millions à 5,939 millions d'individus auront eu la maladie. Mais comme tous n’y survivront pas et que le taux de mortalité avec la covid-19 est de 6.4% au Québec, on devra accepter d’avoir entre 271 520 et 380 128 morts, dont 97% seront des personnes de 60 ans et plus, selon ce qu’a dit le premier ministre, François Legault, en point de presse, ce mardi 28 avril 2020. Un lourd tribut à payer par des personnes dont on s’occupait déjà très mal, dans bien des cas.

Je ne dis pas que tout le monde doit rester confiné jusqu’à la découverte d’un vaccin, mais plus on retarde le déconfinement, plus on s’approche d’un vaccin et plus on a de chances de sauver des vies.

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