Mercredi 8 janvier 2020. Un Boeing 737-800 de la compagnie Ukraine International Airlines (UIA) assurant la liaison entre Téhéran et Kiev, s'est écrasé au sud-ouest de Téhéran, seulement six minutes après son décollage.
L'appareil avait décollé avec près d'une heure de retard, à 6h10, heure locale, de l'aéroport Imam-Khomeini, aussi au sud-ouest de la capitale iranienne.
La diplomatie
ukrainienne a confirmé que les passagers et l'équipage ont tous péri dans cet écrasement, survenu à Chariar dans une zone agricole à l'extérieur de la capitale Téhéran.
Le
ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, Vadym Prystaiko, a confirmé
qu'il y avait 176 personnes à bord du vol PS752, soit 167 passagers et 9
membres d'équipage. Parmi les victimes, on compte 82 Iraniens, 63 Canadiens, 11
Ukrainiens, 10 Suédois, 4 Afghans, 3 Allemands et 3 Britanniques.
Pour moi le pire se sont les victimes
Des gens
de tous les milieux, des familles, des enfants (plus d’une vingtaine), des universitaires,
des travailleurs. Tous des gens avec un
avenir prometteur pour qui tout a basculé en un instant. 176 victimes innocentes soudainement privées
de leur rêve lorsque l’avion a disparu des écrans radars après deux minutes de
vol, à 8000 pieds d'altitude (un peu moins de 2500 mètres).
La question que beaucoup se posent
Pourrait-il y avoir un lien entre l’écrasement du Boeing 737 ukrainien
et les missiles lancés contre deux bases abritant des soldats américains en
Irak? Tout semble indiquer que OUI, d’une certaine façon.
Après que Donald Trump eut donné l'ordre de « tuer » le général
iranien Qassem Soleimani, et l’appel à la vengeance du Guide suprême iranien,
l'ayatollah Ali Khamenei, cette
vengeance du Guide suprême s’est d’ailleurs concrétisée par des tirs de missiles
sur des bases, abritant des soldats américains, seulement quelques heures avant
le crash du Boeing 737.
Les États-Unis et l’Iran s’étaient engagés dans une logique d’escalade
des hostilités. Et de ce fait, les bases
militaires iraniennes avaient fort probablement dû relever leur niveau d’alerte, en prévision de possibles représailles des États-Unis. Dans un tel contexte, il
est facile d’imaginer que quelqu’un a pu appuyer sur la gâchette un peu trop
vite. Par erreur ou intentionnellement.
Les causes de l’écrasement
On a d’abord voulu nous
faire croire que le Boeing avait éprouvé des problèmes techniques, et avait même
rebroussé chemin. Cette
information est toutefois démentie par le « Flight radar 24 », qui lui
n’indique aucun changement de trajectoire. Et les problèmes techniques évoqués cadraient mal avec l’absence
d’appel à l’aide. L’appel à l’aide fait partie des premières choses que font
les pilotes, en cas de problèmes à bord. Et
pour préciser ces problèmes techniques, on disait que l’avion aurait éprouvé un
grave problème sur l’un de ses moteurs. Une cause improbable, lorsqu’on
tient compte du fait que l’avion avait été inspecté deux jours avant le drame. De plus, ça n’expliquait pas pourquoi il
s’était écrasé si vite. Ce n’est pas la première fois qu’un avion perd un de
ses moteurs et les pilotes sont formés pour ce genre de situation.
Les hypothèses mises de l’avant ont changées lorsqu'une vidéo, prise par des témoins anonymes, semblait
indiquer que l’avion avait essuyé un tir de missile. Cette vidéo, tout à coup, apportait une
réponse cohérente au fait que l’avion s’était écrasé si vite, sans avoir envoyé
d’appel à l’aide. La thèse du problème moteur s’est alors peu à peu effritée, et l'armée a dû reconnaitre que l’avion avait été abattu, mais que c’était un accident.
Plus tard une nouvelle vidéo, enregistrée à partir
d’une caméra de surveillance, montrant que c’était effectivement 2 missiles qui
avaient été tirés sur le Boeing 737. Du
coup on se demande maintenant si c’était vraiment un accident comme le
prétendait le Gouvernement de Téhéran.
Quoi qu’il en soit les familles méritent des réponses claires, quelle que soit la cause. Pour eux la peine est immense et je leur offre mes plus sincères condoléances.
Une enquête qui s’annonce compliquée
Les deux boîtes noires ont été retrouvées, mais l’Iran n'a aucune intention
de les remettre à Boeing.
On disait aussi qu’une partie de leur contenu avait été détruit. Les
boîtes noires ont été endommagées certes, mais ça ne veut pas dire que leurs
données sont irrécupérables. Il faut savoir que ces enregistreurs
de vol sont conçus pour résister à des conditions extrêmes. Aux dernières
nouvelles, il a été convenu qu’elles soient envoyées en Ukraine pour fin
d’analyse. L’on s’attend maintenant à ce que le téléchargement des données se
fasse en présence des enquêteurs des pays concernés. Question de transparence, mais
surtout nous espérons qu’elles nous renseigneront sur ce que s’est réellement
passé.
Ensuite les cinq pays touchés par la tragédie, le Canada, l’Ukraine, la Suède, la Grande-Bretagne et l’Afghanistan, ont fait part de leurs exigences à Téhéran.
Puisque le Gouvernement iranien accepte et assume sa responsabilité, ils veulent qu’il indemnise et désigne des coupables, pour qu’ils puissent être jugés;
Ils réclament un accès facile et libre en Iran, pour les fonctionnaires
des pays touchés;
Ils souhaitent une enquête transparente;
Ils demandent que l’Iran identifie les corps des victimes dans le
respect;
Et surtout qu’on respecte la volonté des familles, afin qu’elles
puissent enterrer leurs proches en Iran ou ailleurs.
Le missile a explosé près du cockpit, selon des
enquêteurs ukrainiens
Avec le Boeing 737 d’Ukraine Airlines, abattu en plein vol
et le Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, lui aussi abattu par un tir
de missile, on en arrive à une triste constatation. Les passagers devront désormais ajouter le
risque d’être abattu par un missile à celui des risques liés à un bri
mécanique, à la météo ou à l’erreur humaine. Du moins lorsqu’ils survoleront certaines
parties du monde pour se rendre à destination.
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