Pourquoi ? Parce que Zelensky
exigeait, avant de céder des droits miniers ukrainiens, une paix juste assortie
de garanties de sécurité. De son côté, Donald Trump semblait vouloir tout
obtenir sans offrir la moindre contrepartie.
Face à ces échanges houleux, qualifier cette rencontre de "dérapage" relève de l’euphémisme. Et selon plusieurs médias américains, la Maison-Blanche a demandé à Volodymir Zelensky et à la délégation ukrainienne, qui voulait rester pour les discussions à huis clos prévues ensuite, de partir.)
Pendant la campagne, Donald
Trump a dit que, s’il était réélu, il mettrait fin en une seule journée à la
guerre en Ukraine. Avec cette rencontre abrégée, bien malin qui pourrait dire
quand elle finira.
Tout le monde aspire à la paix,
mais les chemins pour y parvenir paraissent, pour l’instant, irréconciliables.
À l’issue de cette rencontre, le président Zelensky a publié sur le réseau X :
« Merci à l’Amérique, merci pour votre soutien, merci pour cette visite. Merci
à vous président des États-Unis, au Congrès et au peuple américain. L’Ukraine a
besoin d’une paix juste et durable et nous travaillons précisément pour cela. »
En Russie, c’est l’exultation :
« Le cochon insolent a finalement reçu une véritable gifle dans le bureau
ovale. Et @realDonaldTrump a raison : le régime de Kiev joue avec la 3e guerre
mondiale. »
À quatre jours
de l'entrée en vigueur des tarifs douaniers de 25 % sur les produits canadiens,
le président Zelensky, par son exemple lors de cette rencontre avec le
président Trump, nous rappelle, au Canada et dans le reste du monde,
l'importance de rester fermes et fidèles à nos valeurs. Unis, nous
triompherons.
Je n’en dis pas plus pour
l’instant. Regardez la vidéo de cette rencontre et chacun pourra se forger son
opinion, selon son point de vue et sa propre interprétation.
Mise
à jour le 01-03-2025: Quelques précisions pour comprendre pourquoi cette rencontre était vouée à l’échec.
On se souviendra qu’avant cette
rencontre, le président américain Donald Trump avait qualifié son homologue
ukrainien, Volodymyr Zelensky, de « dictateur sans élections ». Il avait
également tenu un discours susceptible de plaire au Kremlin, accusant le pays
de Volodymyr Zelensky d’avoir déclenché la guerre et remettant en question la
légitimité démocratique du président ukrainien.
Sans
l’intervention d’Emmanuel Macron, cette rencontre n’aurait probablement jamais
eu lieu. Mais le président Donald Trump et son vice-président J. D. Vance,
attendaient le président Zelensky de pied ferme, davantage porté à imposer une
entente inacceptable qu’à négocier.
Selon Donald Trump, les
États-Unis auraient donné 350 G $US en aide à l’Ukraine. « Donné », même si, «
donner c’est donner, reprendre c’est voler » pour Donald Trump, cela ne signifie
rien. « Nous voulons récupérer cet argent », a-il déclaré, cité par la BBC. «
Nous aidons le pays à surmonter un très, très gros problème... mais le
contribuable américain va maintenant récupérer son argent et plus encore. » Le
mot « plus » est central dans cette phrase, car initialement, il réclamait 500
G $US en produits miniers.
Avant de poursuivre, il est
essentiel de rétablir la vérité sur le montant réel de l’aide apportée à
l’Ukraine.
Non, les États-Unis n’ont pas
dépensé 350 milliards $US en Ukraine. Donald Trump exagère les dépenses
américaines en citant des chiffres deux fois trop élevés. En réalité, l’Union
européenne a promis – et dépensé – 198 milliards $US, tandis que les États-Unis
ont fourni 183 milliards $US d’aide à l’Ukraine, malgré les affirmations
contraires du président Trump depuis décembre. Le Kiel Institute, un groupe de
réflexion allemand qui compile les financements octroyés à l’Ukraine, arrive à
des conclusions similaires en utilisant une méthodologie différente.
On peut supposer que le président américain a réduit sa revendication à 350 G $US, puisqu’il martèle ce chiffre depuis le début. Cependant, il continue de réclamer un montant presque deux fois supérieur à la réalité, sans offrir aucune garantie de protection contre l’envahisseur. Pour l’Ukraine, aucune entente ne saurait être négociée sans cette garantie essentielle. Vladimir Poutine ayant démontré à plusieurs reprises qu'il pouvait rompre tout accord à n'importe quel moment.
En terminant, Donald Trump, fidèle à lui-même, a menacé son invité de "laisser tomber" l'Ukraine s'il n’acceptait pas de faire des concessions à la Russie.
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