dimanche 13 octobre 2024

Achetez local ! Pourquoi ?

Je suis tanné d’entendre « achetez local ». Pourquoi ? Parce qu’il faut encourager ceux de notre village, de notre région, de notre pays ? On fait appel à notre solidarité, mais du même coup on encourage les profiteurs à vendre plus cher en éloignant la concurrence. Et si vous demandez aux fournisseurs du coin pourquoi ils vendent plus cher, invariablement, ils vous diront : « C’est parce qu’ici, nos produits sont meilleurs. » Vraiment ?

Dans les faits, ce que l’on constate, tout le monde vous le dira. Les prix augmentent en même temps que la quantité diminue et, dans certains cas, la qualité aussi. Quant au service à la clientèle, il est de plus en plus inexistant à cause d’un soi-disant manque de personnel. Et comme si ce n’était pas suffisant, certaines entreprises mettent en place des stratagèmes pour nous vider les poches. À les voir multiplier les subterfuges, ils doivent s’imaginer qu’on n’y voit rien, mais les gens ne sont pas dupes et finissent par aller voir ailleurs.

C’est ce qui explique la fin du Panier Bleu.

Une entreprise de vente en ligne québécoise, basée à Montréal, qui a cessé ses activités en février 2024. La plateforme transactionnelle Le Panier Bleu regroupait plus de 550 entreprises. Les gens qui comptent sur chaque sou pour survivre iront toujours là où c’est le moins cher. Ils n’ont que faire des discours sur la conscience sociale où l’on nous rabâche : « Il faut développer une économie locale et devenir autonome, mais pour y arriver, vous devez acheter local. »

Mario Dumont dénonce haut et fort ce que tout le monde pense des prix dans les restaurants. (msn.com)

« Les prix assomment bon nombre de consommateurs », dit-il. En effet, de nombreuses familles vont moins au restaurant à cause des prix trop élevés. « Les familles ressortent souvent des restaurants familiaux sous le choc. On pensait se donner congé de cuisine et de vaisselle un petit jeudi soir et voilà que ça vient de coûter solidement dans les trois chiffres. » Mario Dumont a raison, en vendant plus cher, moins de gens vont au restaurant. À terme, tout le monde y perd : les restaurateurs qui, malgré des prix plus élevés, finissent par faire moins d’argent et les clients qui auraient pourtant bien besoin d’une sortie de temps en temps pour faire contrepoids à une vie de plus en plus stressante.

Cela dit, on parle ici de quelque chose qui n’est pas absolument indispensable. Mais que faire avec l’essentiel : la nourriture, le logement et toutes ces choses qui ont un réel impact sur notre vie de tous les jours ? Nous ne pouvons pas nous en passer, chacun le sait. Résultat : les files s’allongent devant les comptoirs de soupe populaire et les sans-abri sont de plus en plus nombreux. Tellement nombreux qu’on ne cesse de les pousser ailleurs. On ne veut plus les voir, ils dérangent dans le portrait qu’on veut projeter. C’est d’une tristesse… et je n’ai même pas abordé le système de santé qui semble aller nulle part, quoi qu’on fasse.

Pour ceux des politiciens qui aspirent à se faire élire, au fédéral, au Québec et ailleurs au Canada, dans le but d’améliorer la vie des Canadiens et des Canadiennes, l’inflation et la santé devraient être au sommet de la liste des choses à régler pour vrai.

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