jeudi 24 mai 2018

Le prix de l’essence

Rien que d’évoquer le sujet me fait sortir de mes gonds, et je ne suis pas le seul.  Pourquoi de telles augmentations en aussi peu de temps?  « Poses pas d’questions, pis t’auras pas d’menteries » du genre, on appréhende un éventuel problème d’approvisionnement, suite à une élection quelque part dans le monde. Certains n’hésitent pas à dire « C’EST DU VOL » 
Des exemples comme celui-ci,  je pourrais vous en citer plein mais à quoi bon puisque se serait des menteries.
  
La vérité c’est qu’à chaque fois que le prix du baril de pétrole augmente un tant soit peu sur les marchés mondiaux, tous les intermédiaires qui suivent en profitent pour augmenter leur marge de profit.

C’est ainsi que le prix de l’essence se détaillait mercredi 23 mai 2018 à :

Montréal :     1,50.9 (le régulier) et 1,66 (le super). Une augmentation de 14 ¢ dans une seule nuit.
Québec :       1,44.5
Sherbrooke : 1,35.4
Gatineau :     1,35.9

Que le prix de l’essence monte quand le prix du brut monte, c’est naturel.  Dans ce cas-ci le prix  du brut est beaucoup moins élevé qu’il y a quelques années et pourtant le prix de l’essence à la pompe atteint des sommets.  Selon ce que rapporte Radio Canda.

La seule explication possible, mais ça vous la connaissez déjà, c’est l’avidité incommensurable de tous ceux qui gravitent autour des produits pétroliers.

Et à Montréal, c’est pire qu’ailleurs.  Pour la journée du 23 mai, la marge de profit était de 15 ¢ par litre d’essence.  Si l’on prend la moyenne des 52 dernières semaines la marge de profit moyen par litre d’essence est de 13,1 ¢ à Montréal alors qu’à travers la province il est de 7 ¢.  C’est pratiquement le double.

« La Régie de l’énergie a stipulé (en 2015) que pour une station service qui est associée à un dépanneur et qui vend trois millions de litres d'essence et plus par année, 3,5 ¢ par litre en frais d’exploitation était suffisant ».   13,1 ¢ moins 3.5 ¢ reste 9,6 ¢ qui va remplir quelles poches?  Je ne peux pas vous le dire mais, comme vous, je sais de quelles poches ils viennent.

Selon Annie Gauthier, conseillère en communication et porte-parole de CAA-Québec, rien ne peut expliquer cette différence de profit alors que toutes les conditions, sont au contraire, réunies pour rendre le marché Montréalais plus compétitif : demande plus forte, plus de bannières et plus de stations-services.  Qu’est-ce qui se passe, on ne le sait pas.   

Moi je sais. Les responsables des stations-services visitent leurs concurrents,  parfois plusieurs fois par jour, et calquent leurs prix sur leurs compétiteurs.  Mais ça, faut pas le dire, c’est de la collusion.

Si vous posez la question au Bureau de la concurrence voici ce qu’on vous répondra : 

« En vertu de la loi sur la concurrence, le Bureau est tenu de mener ses enquêtes et de traiter l’information en sa possession confidentielle.  Je ne peux donc pas confirmer que nous enquêtons ou non sur le prix de l’essence à Montréal »

Que pouvons-nous faire, en tant que consommateur?  Demander l’aide des gouvernements pour enquêter et mettre de l’ordre?   Sachant que les taxes prélevées sont proportionnelles au prix, on comprend qu’ils ne se précipitent pas pour régler la question.  Pourtant ils devraient.

Si nos penseurs, ceux qui nous dirigent, savaient penser correctement, ils en arriveraient à la conclusion que ce qu’on dépense en plus pour l’essence est autant de moins qu’on peut dépenser pour des choses moins essentielles, comme les loisirs.  Hors, l’industrie du loisir rapporte en taxe tout autant que l’essence.  Et c’est sans parler des bienfaits des loisirs sur la santé. Voilà donc pourquoi les gouvernements devraient agir au plus vite.

Au lieu de ça, notre Premier Ministre du Québec, Philippe Couillard nous dit que c’est peut-être là une bonne occasion d’opérer le virage électrique. 

À ça je répondrais que quand les voitures électriques seront offertes à des prix comparables aux véhicules à moteurs, quand ces voitures seront aussi performantes et dotées d’une autonomie acceptable, et quand finalement l’infrastructure que ça suppose sera disponible, les gens opteront pour le virage électrique sans qu’on ait à les convaincre. 

Pour l’infrastructure, il s’agit ici des bornes de recharge.  Avec les plus performantes, celles qu’on appelle les bornes de recharge rapide de niveau 3 « GVduty3 » ça prend entre 20 minutes et 1 heure pour faire le plein.  Si vous devez vous arrêter pour diner ça va mais sinon, qu’elle perte de temps.   Certaines stations d’essence ne fournissent déjà pas, alors qu’il faut en moyenne 5 minutes pour faire le plein, imaginer si ça pend 1 heure par voiture.
Et puis ne vous y trompez pas, une fois que le virage aura été bien amorcé, on peut parier qu’il y aura une surtaxe pour remplacer la taxe sur l’essence.

À tout ceci, viendra s’ajouter la taxe sur le carbone. « À partir de l’an prochain, on ne pourra plus polluer gratuitement au Canada » , a dit le premier ministre Justin Trudeau. On ne sait pas encore quel en sera l’impact, mais tout le monde sait qu’à chaque fois qu’on impose une nouvelle taxe c’est notre pouvoir d’achat qui diminue. 
(p.v.278)

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