Rien que d’évoquer le
sujet me fait sortir de mes gonds, et je ne suis pas le seul. Pourquoi de
telles augmentations en aussi peu de temps? « Poses pas d’questions, pis
t’auras pas d’menteries » du genre, on appréhende un éventuel problème
d’approvisionnement, suite à une élection quelque part dans le monde. Certains
n’hésitent pas à dire « C’EST DU VOL »
Des exemples comme
celui-ci, je pourrais vous en citer
plein mais à quoi bon puisque se serait des menteries.
La vérité c’est qu’à
chaque fois que le prix du baril de pétrole augmente un tant soit peu sur les
marchés mondiaux, tous les intermédiaires qui suivent en profitent pour
augmenter leur marge de profit.
C’est ainsi que le prix
de l’essence se détaillait mercredi 23 mai 2018 à :
Montréal : 1,50.9 (le régulier) et
1,66 (le super). Une augmentation de 14 ¢ dans une seule nuit.
Québec : 1,44.5
Sherbrooke : 1,35.4
Gatineau : 1,35.9
Que le prix de l’essence
monte quand le prix du brut monte, c’est naturel. Dans ce cas-ci le
prix du brut est beaucoup moins élevé qu’il y a quelques années et pourtant
le prix de l’essence à la pompe atteint des sommets. Selon ce que
rapporte Radio Canda.
La seule explication
possible, mais ça vous la connaissez déjà, c’est l’avidité incommensurable de
tous ceux qui gravitent autour des produits pétroliers.
Et à Montréal, c’est
pire qu’ailleurs. Pour la journée du 23 mai, la marge de profit était de
15 ¢ par litre d’essence. Si l’on prend la moyenne des 52 dernières
semaines la marge de profit moyen par litre d’essence est de 13,1 ¢ à Montréal
alors qu’à travers la province il est de 7 ¢. C’est pratiquement le
double.
« La Régie de l’énergie
a stipulé (en 2015) que pour une station service qui est associée à un
dépanneur et qui vend trois millions de litres d'essence et plus par année, 3,5
¢ par litre en frais d’exploitation était suffisant ». 13,1 ¢ moins
3.5 ¢ reste 9,6 ¢ qui va remplir quelles poches? Je ne peux pas vous le
dire mais, comme vous, je sais de quelles poches ils viennent.
Selon Annie Gauthier,
conseillère en communication et porte-parole de CAA-Québec, rien ne peut
expliquer cette différence de profit alors que toutes les conditions, sont au
contraire, réunies pour rendre le marché Montréalais plus compétitif : demande
plus forte, plus de bannières et plus de stations-services. Qu’est-ce qui
se passe, on ne le sait pas.
Moi je sais. Les responsables des stations-services visitent leurs
concurrents, parfois plusieurs fois par jour, et calquent leurs prix sur
leurs compétiteurs. Mais ça, faut pas le dire, c’est de la collusion.
Si vous posez la question
au Bureau de la concurrence voici ce qu’on vous répondra :
« En vertu de la loi sur
la concurrence, le Bureau est tenu de mener ses enquêtes et de traiter
l’information en sa possession confidentielle. Je ne peux donc pas
confirmer que nous enquêtons ou non sur le prix de l’essence à Montréal »
Que pouvons-nous faire,
en tant que consommateur? Demander l’aide des gouvernements pour enquêter
et mettre de l’ordre? Sachant que les taxes prélevées sont
proportionnelles au prix, on comprend qu’ils ne se précipitent pas pour régler
la question. Pourtant ils devraient.
Si nos penseurs, ceux
qui nous dirigent, savaient penser correctement, ils en arriveraient à la
conclusion que ce qu’on dépense en plus pour l’essence est autant de moins
qu’on peut dépenser pour des choses moins essentielles, comme les
loisirs. Hors, l’industrie du loisir rapporte en taxe tout autant que
l’essence. Et c’est sans parler des bienfaits des loisirs sur la santé.
Voilà donc pourquoi les gouvernements devraient agir au plus vite.
Au lieu de ça, notre
Premier Ministre du Québec, Philippe Couillard nous dit que c’est peut-être là
une bonne occasion d’opérer le virage électrique.
À ça je répondrais que
quand les voitures électriques seront offertes à des prix comparables aux
véhicules à moteurs, quand ces voitures seront aussi performantes et dotées d’une
autonomie acceptable, et quand finalement l’infrastructure que ça suppose sera
disponible, les gens opteront pour le virage électrique sans qu’on ait à les
convaincre.
Pour l’infrastructure, il s’agit ici des
bornes de recharge. Avec les plus performantes,
celles qu’on appelle les bornes de recharge rapide de niveau 3 « GVduty3 »
ça prend entre 20 minutes et 1 heure pour faire le plein. Si vous devez vous arrêter pour diner ça va
mais sinon, qu’elle perte de temps.
Certaines stations d’essence ne fournissent déjà pas, alors qu’il faut
en moyenne 5 minutes pour faire le plein, imaginer si ça pend 1 heure par
voiture.
À tout ceci, viendra s’ajouter la taxe sur le carbone. « À partir de l’an prochain, on ne pourra plus polluer gratuitement au Canada » , a dit le premier ministre Justin Trudeau. On ne sait
pas encore quel en sera l’impact, mais tout le monde sait qu’à chaque fois qu’on
impose une nouvelle taxe c’est notre pouvoir d’achat qui diminue.
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