Cela vous étonne? Pas moi...! Il
fallait que ça éclate un jour.
Suite au scandale sexuel qui fait grand bruit à Hollywood, après que le très puissant producteur Harvey Weinstein ait été accusé par plusieurs actrices de viol et de harcèlement sexuel. C’est maintenant au Québec que le vent souffle. Ou plutôt que la tempête gronde, si l’on considère l’influence des gens à qui l’on reproche des comportements sexuels, pour le moins, inappropriés.
Doit-on en conclure que le monde du
showbiz est en crise? Disons que cela jette un pavé dans la mare d’une chose
qu’on savait déjà, mais que personne n’osait dénoncer. Pourquoi? La
raison est simple, et toutes les victimes vous la donneront : « Ils
détenaient notre carrière entre leurs mains. » D'autant que, comme le souligne la comédienne, Magalie Lépine-Blondeau , dans une publication sur Facebook « L'extrême précarité d'emploi et la petitesse du milieu artistique québécois dissuadent de porter plainte contre les abus dont ils pourraient être victimes ? » On est donc en présence
d’un abus de pouvoir qui s’exerçait par le biais d’un abus sexuel. Sans
leur position d’autorité, ces gens ne seraient probablement pas arrivés à leurs
fins. Ou ils auraient été dénoncés bien avant.
Mais les victimes n’étaient pas les
seules à savoir, l’entourage aussi le savait, il est difficile d’imaginer le
contraire. Ces choses finissent par se voir. Pourtant personne n’a
rien fait. L’argent rentrait et c’était tout ce qui comptait. C’est
pour cela que, maintenant lorsque je les vois, tous, prendre leurs
distances vis-à-vis des abuseurs, je me dis qu’eux-mêmes ne sont pas sans
reproche non plus.
Ceci dit, ce genre d’abus venant de
personnes en situation d’autorité, n’est pas exclusif au milieu
artistique. On le retrouve partout. Un proverbe dit : « C’est
l’occasion qui fait le larron ». Qui n’a pas un jour subi une sorte
d’abus de pouvoir dans son milieu de travail ou ailleurs. Pas
forcément par le biais d’abus sexuel. L’abus de pouvoir s’exerce de
toutes sortes de manières. Je me souviens d’un collègue de travail qui,
un jour, avait répliqué à un client (je ne sais pas ce que ce client lui
avait dit, c’était une conversation téléphonique) : « Je peux vous envoyer
un vérificateur fiscal dès demain si vous voulez! »). C’était du bluff,
mais sa position au sein de l’organisation lui permettait de faire croire aux
gens qu’il avait du pouvoir et il n’hésitait pas à en abuser.
Mais revenons à ce que je disais « il
fallait que ça éclate un jour. »
Je me souviens de cet imprésario,
inutile de le nommer, qui faisait jadis la pluie et le beau temps dans le milieu
artistique français. Les femmes devaient pour percer dans le métier
coucher avec lui, disait-on à l’époque. Est-ce vrai? Disons qu’il n’y a
pas de fumée sans feu. Et ce qui se passait en France à cette époque
n’était pas unique. Il faudrait être naïf pour croire que ça ne se
passait pas comme ça ailleurs et depuis toujours. Il fallait donc qu’un
jour ce genre de comportement, plus ou moins toléré, finisse par éclater
quelque part. Il se trouve que c’est chez nous en ce moment. Je
suis certains que beaucoup de gens espèrent que ça reste chez nous. Car
ce à quoi nous assistons en ce moment n’est que la pointe de l’iceberg, ne vous
y trompez pas.
Maintenant, n’allez pas croire que le
traitement qu’on fera des allégations ou des accusations portées changeront
quelque chose dans le comportement de ce genre d’individu. Une fois le
tapage médiatique apaisé, tout redeviendra progressivement comme avant.
Les abuseurs agiront probablement de façon plus discrète, ou en exerçant encore
plus de pression pour maintenir la loi du silence mais rien n’y mettra fin
totalement.
Les pouvoirs en place peuvent bien nous
promettre d’apporter des correctifs pour nous rassurer, de donner des cours
d’éducation sexuels. Au bout du compte ça ne changera pas grand-chose.
On ne change pas la nature profonde des gens du jour au lendemain.
Et pour ceux qui sont présentement au
pilori, je ne me fais pas de souci. À part leur réputation il ne faut pas
s’attendre à ce que les sanctions soient à la hauteur du préjudice subi.
Surtout quand on sait que, dans certains cas, les faits reprochés se sont
déroulés sur plusieurs décennies. Évidement tout ceci reste à prouver et
avec tout leur argent, ils pourront se payer une bonne défense, soyez-en sûr.
Mise
à jour le 24 oct. 2017
Le 21 octobre
2017 Mme Snyder faisait une déclaration sur Facebook disant être bouleversée,
après que 9 femmes aient alléguées avoir été victime d’inconduite
sexuelle de la part de Gilbert Rozon. « Comme vous je suis bouleversée, mes pensées vont
aux victimes… » Elle ajoute : « Je m’engage à ne plus collaborer avec Juste
pour rire et Salvail & co. aussi longtemps que Gilbert Rozon et Éric
Salvail seront actionnaires ou propriétaires de ces entreprises. »
Deux jours plus
tard, on apprend que Julie Snyder porte plainte contre Gilbert Rozon pour
agression sexuelle.
Qu’elle ait
attendu tout ce temps pour porter plainte est compréhensible, mais on dirait
qu’il lui a fallu des années et la déclaration de ces 9 femmes pour être
bouleversée.
N’a-t-elle pas
été bouleversée pour elle-même à l’époque où elle dit avoir été agressée ?
Et surtout, pourquoi avoir attendu jusqu’à maintenant pour cesser toute
collaboration avec son agresseur ? C’est pour moi un mystère. À
moins que, comme je le disais, « l’argent rentrait et c’était tout ce qui
comptait. »
Quant au milieu
artistique, tout le monde se dit surpris. Difficile à croire. Les comportements inappropriés finissent par se
remarquer. Surtout quand on sait que les faits reprochés ont durés des
années. Je serai tout aussi étonné qu’au moins une
victime ne se soit jamais confiée. Pour Luc Plamondon, en tout cas, cela ne
semble pas être une surprise puisque dans une entrevue il déclare : «Rozon, tout le monde le savait»
Pour moi, quoi qu’on dise,
cela ressemble plus à de l’aveuglement volontaire. Beaucoup de gens pressentaient qu’ils
perdraient beaucoup si l’information venait à se savoir, tant du côté des
employeurs, que des comédiens, que des employés. On le voit, maintenant que le
scandale a fini par éclater. Beaucoup de gens se retrouvent pris au
dépourvu. Et cela nous fait comprendre pourquoi cette situation à durée
aussi longtemps.
Heureusement qu’une victime, quelque part, a choisi de briser le silence.
Heureusement qu’une victime, quelque part, a choisi de briser le silence.
À LIRE AUSSI:
Lise Payette, la toute première ministre de la Condition féminine du
Québec reconnaît
avoir tenté de dissuader Léa Clermont-Dion de porter plainte, mais elle affirme
que c’était pour protéger la jeune femme et non le présumé agresseur.
Selon Léa Clermont-Dion
il semblerait plutôt que ce soit pour protéger son agresseur.
«Elle me dit que j’ai
fait du tort à un ami. Cet ami, c’est Michel Venne qui brigue la direction du
journal Le Devoir. Par ma faute, il n’aura pas le poste, me dit-elle. J’ai
“brisé cet homme, sa famille”. Elle me demande de me rétracter, car “après tout,
je n’ai pas été violée”. Elle me demande de signer une lettre réfutant les
faits.» Léa Clermont-Dion porte plainte contre Michel Venne
pour agressions sexuelles
Quoi qu’il en soit cette histoire est une autre
preuve, que jusqu’à aujourd’hui, les agressions sexuelles venant de personnes
en situation d’autorité étaient répandues, connues, tolérées et qu’il valait
mieux ne pas les dénoncer.
En conclusion, Il faut espérer que le mouvement de
dénonciation #MoiAussi obligera les agresseurs
potentiels à mieux se tenir et ainsi faire évoluer les mentalités.
31-10-2017 : Sur
la scène internationale on peut voir que les choses ne sont pas différentes.
LONDRES (Fondation Thomson Reuters) -
Vingt-deux membres du personnel de l'organisation caritative Oxfam soupçonnés
de harcèlement sexuel ont été renvoyés au cours de l'année écoulée, a annoncé
mardi l'ONG, après la publication de témoignages dans la presse.
03-11-2017 Kevin Spacey, icône déchue d'Hollywood
Agence France-Presse New York : De nouvelles
accusations de harcèlement sexuel et de viol évoquent la part sombre de grands
rôles interprétés par Kevin Spacey, d'American Beauty à House of
Cards, et placent l'acteur américain dans une position de plus en plus
compromise…
18-11-2017 L’envers de la médaille.
Avec toute
cette saga sur les présumées agressions sexuelles, il devient de plus en plus
difficile de faire la part des choses. On ne sait plus qui a dit quoi, qui a fait
quoi, qui dit vrai? Pour moi, seules les
personnes abusées et leur abuseur ont une juste idée de la réalité. En tout cas, pas tous ces démagogues qui, profitant
de leur tribune, jouent à la vierge offensée. Attendez qu’on les attrape eux
aussi. Bref, chacun y va de son interprétation et raconte un peu n’importe quoi
à partir de brides d’information non vérifiée.
Il suffit qu’un Guy A. Lepage de ce monde, Monsieur parfait, lance la
première pierre pour qu’aussitôt, une bande de « suiveux »
renchérissent. On se fie aux apparences
et l’on condamne sans preuve, sans se soucier un instant des conséquences. Cela
me fait penser à l’inquisition ou, plus récemment, à ces vieux films de cowboys
où la foule se déchainait sur ce pauvre type qu’il faut pendre au bout d’une
corde, sans procès, juste pour le spectacle. Ce qui se passe en ce moment n’est guère mieux,
en dépit de ceux qui prétendent que la société a évoluée depuis.
Oui il faut mettre
fin à ces comportements d’abus, trop longtemps tolérés, mais pas n’importe
comment ni par n’importe qui.
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