Trois américains se sont partagé la cagnotte du
siècle : 1,58 milliard $ US après avoir fait rêver des millions de gens.
Un prix sans précédent, qui a provoqué un engouement sans
précédent. Tellement, que cette fièvre s’est transportée au-delà des frontières
américaines. Et c’est ainsi que des
mexicains et des canadiens ont traversé leurs frontières pour se procurer des
billets.
Si comme de nombreux canadiens qui rêvaient d'être
riches, vous avez vous aussi traversé la frontière pour vous acheter un ou des
billets de la loterie « Powerball », sachez qu’il n’est pas certain que vous
auriez pu réclamer votre prix.
Même si aucune loi américaine n'interdit aux étrangers d’acheter
un billet de loterie chez eux, une vieille loi américaine, la loi tarifaire de
1930, interdit l'importation de billets de loterie, sauf, en vertu d'un
amendement de 1993, si ceux-ci ont été imprimés au Canada, ce qui n'est pas le
cas des billets du Powerball.
Cette loi n'est toutefois pas appliquée également
partout, mais des canadiens qui ont traversé la frontière dans l'État de
Washington pour acheter leurs billets ont été avertis par les douaniers
américains.
Toutefois, « dans un courriel envoyé à Radio-Canada, l'Agence frontalière
américaine se dit incapable de déterminer l'admissibilité d'une personne ou
d'un bien sans avoir pris connaissance de l'ensemble des faits entourant la
situation. »
Pour ma part, et si d’aventure j’avais acheté un billet
du Powerball lors d’un séjour aux États-Unis, je ne serais pas très inquiet
quant à cette loi tarifaire de 1930. La
loi interdit l'importation de billets de loterie. Qu’à cela ne tienne, j’aurais laissé le billet
en dépôt aux États-Unis et je serais revenu le récupérer, eut-il été gagnant, avant
de l’encaisser. Et si ça n’avait pas suffi, j’aurai envisagé de m’installer aux
États-Unis, comme le font par commodité beaucoup de gens riches. Ajoutons le fait que lorsqu’on est détenteur
d’un billet gagnant de 1,6 G$, des portes jusque-là fermées ne manqueraient pas
de s’ouvrir, même si ça coûte un peu d’argent.
Il y aurait aussi la part du fisc puisque les non-résidents sont
assujettis à une retenue à la source sur leur gain de loterie, à un taux de 30
%, soit environ 480 millions de $ dans le cas du gros lot du Powerball. Mais qu’importe quand on est riche à
milliard.
Ceci dit, ça ne risquait pas de m’arriver puisque je n’achète
jamais de billet. À voir mes semblables,
je dirais que je suis un cas rare, une anomalie même.
J’ai souvenir d’avoir acheté un billet de loterie, une
fois dans ma vie, il y a une trentaine d’années. Je crois bien avoir gardé mon billet +/- 1 an
dans mon portefeuille. Tout ce temps-là
je n’ai jamais trouvé le temps d’aller vérifier si j’avais gagné. Après un an, je me suis dit que j’étais aussi
bien de le jeter puisque, de toute façon, il devait être trop tard pour le
réclamer, eut-il été gagnant.
Cela-dit, n’allez pas croire que je suis contre ceux qui
achètent des billets de loterie, au contraire, ils paient mes impôts. Sans eux les
impôts seraient plus élevés pour tout le monde, c’est une évidence. Bon ça m’énerve un peu de voir tous ces gens
qui retardent tout le monde aux caisses des magasins en faisant valider leurs billets. Certains me font pitié par contre. Ils sont
là à payer leur seul item, un pain, n’ayant probablement pas les moyens de
s’acheter quelque chose à mettre dessus.
Et quand on croit qu’ils ont fini, ils vous sortent un petit 2 $ d’une
poche pour s’acheter un billet. Quelle
tristesse! Pas assez d’argent pour
manger convenablement, mais assez pour un billet de loterie. En même temps, comment
peut-on leur en vouloir de croire que ce petit deux pourrait changer leur vie. Une croyance que les Loto Québec de ce monde
ont bien compris. Et ils ne se gênent
pas pour renforcer subtilement cette croyance dans leurs messages publicitaires.
Faut dire que la misère des gens ne les atteint pas. Pour eux, tout est bon pourvu que ça rapporte
un maximum.
Croyez-le ou non mais dans le temps, j’avais un collègue
de travail, un de mes meilleurs amis, qui fin des années 70, a gagné le
million. 1 million de dollars c’était
beaucoup d’argent à cette époque. C'était suffisant pour prendre sa retraite, à
condition de ne pas trop faire de folies.
On dit souvent « l’argent ne fait le bonheur »
et c’est vrai, dès qu’on dépasse le seuil du nécessaire. C’est aussi ce qui s’est passé dans son cas,
puisqu’il avait déjà plus que le nécessaire.
De fait il ne m’a jamais paru plus heureux après avoir gagné le million
qu’avant. D’abord ça lui a pris une
bonne semaine avant de s’en remettre. Ensuite, ça lui a fait perdre ses anciens
copains qui eux devaient continuer à travailler. Il a bien essayé de se faire des amis dans
son nouveau cercle de connaissance, mais ça n’a pas fonctionné. On ne change pas de milieu aussi facilement
qu’on pourrait le croire. Je le revoyais
de temps en temps, et il me disait combien il était seul. Et même s’il pouvait se payer des loisirs
inaccessibles au commun des mortels, il n’avait plus ses amis avec qui les
partager. Il avait beau leur offrir de
payer, les gens ont leur fierté et préfère payer leur dû.
Je veux
revenir sur cet engouement qui, pour moi est inexplicable, s’est transporté
au-delà des frontières américaines.
À supposer que le gros lot ait plafonné autour des 100
millions de dollars, on en aurait peu parlé.
Mais là, au fur et à mesure que la cagnotte grossissait, la fièvre
s’installait et de plus en plus de gens voulaient se procurer un maximum de
billets. Certains allant jusqu’à
emprunter, alors que d’autres, plus téméraires encore ont peut-être hypothéqué
leur maison, comme ça s’est déjà vu dans des cas semblables. Des mexicains et des canadiens traversant
leur frontière et bravant les files d’attente pour se procurer les fameux billets
du Powerball.
Qu’est-ce qui peut bien pousser tant de gens à agir
ainsi? Cette frénésie qui les pousse à prendre de tels risques? Surtout sur des
chances de gagner aussi infimes : 1 sur 292,2 millions, selon les experts.
En comparaison, le risque de se faire frapper par la foudre est de 1 sur 1
million. C’est donc dire que vous courrez 292 fois plus de risques de vous
faire frapper par la foudre que d’avoir gagné le gros lot du Powerball.
Encore une fois, ce comportement avide devant la
possibilité de gagner un montant tellement énorme qu’il devient abstrait pour
quiconque n’est pas habitué à manipuler de telles sommes d’argent, me laisse
perplexe. Car comme je le disais, autour des 100 millions de dollars, on en
aurait peu parlé, mais pour 1,6 G$ c’est presque la folie. Pourtant, pensez-vous que pourriez faire
davantage avec un milliard? En théorie oui,
mais dans les faits c’est peu probable (à moins d’être déjà un homme ou une femme d’affaires
à milliards), même si un milliard c’est dix fois plus que 100 millions. Dans les deux cas vous pourriez vous
permettre toutes les folies qu’on puisse imaginer.
23-10-2018 : Tout
record est appelé à être battu dit-on. 1.6 milliards de $ américain. C'est le montant qui à été gagné au Méga million. +/- 800 millions après impôt. Un chance sur 302 millions qu'une seule personne remporte un tel montant. Mais on ignore pour l'instant s'il y un ou plusieurs gagnants. Tout ce qu'on sait c'est que le billet à été acheté en Caroline du Sud.
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