Je ne fume plus et je n’ai pas l’intention de me mettre à fumer de la Marijuana. Ça ne devrait donc pas me déranger. Mais devant ce que j’appellerais « Le paradoxe provincial fédéral sur le tabac et la marijuana », je ne peux m’empêcher de réagir.
Hé oui! j’ai déjà fumé. À une époque, fumer c’était être adulte, dans le vent, etc… Et c’est sans parler de toutes les publicités qui associaient sport et cigarette. Des arguments plus que suffisants pour convaincre, l'adolescent que j'étais, de commencer à fumer.
Plus tard, le choix de fumer de la marijuana s’est offert à moi, heureusement je n’étais plus cet adolescent qui gobait tout ce qu’on lui disait. D’autant qu’à cette époque on commençait à parler des dangers du tabac. Et je me souviens m’être fait cette réflexion: pourquoi commencer à fumer de la marijuana et risquer d’en devenir dépendant (connaissant ses effets), comme je le suis présentement avec la cigarette? Je ne ressentais aucun besoin, aucun désir de fumer de la marijuana. Et pour cause, on ne désire pas quelque chose qu’on ne connait pas. Il faut d’abord goûter pour créer ce désir et c’était bien la dernière chose que je voulais faire.
Loi sur le tabac (Québec)
Le Québec, à l’instar de d’autres juridictions, n’a de cesse de durcir sa loi antitabac adoptée en 1998 et modifiée le 16 juin 2005.
Le Québec, à l’instar de d’autres juridictions, n’a de cesse de durcir sa loi antitabac adoptée en 1998 et modifiée le 16 juin 2005.
Depuis l'entrée en vigueur des modifications (en 2006), il est défendu de fumer :
· Dans tout lieu de travail qui n’est pas situé à domicile ;
· dans toute salle de bingo, bar, brasserie et taverne ;
· dans les aires communes des résidences pour personnes âgées et des immeubles d’habitations comprenant plus de 6 logements ;
· dans les abribus, les taxis, les transports en commun et les véhicules utilisés pour le travail, si le véhicule contient au moins 2 personnes ;
· lors d’une réception privée ainsi que dans les clubs, cercles et autres organismes sans but lucratif, sauf si ces activités ont lieu dans une résidence ;
· dans les tentes, chapiteaux et autres installations semblables accueillant le public, ainsi que sur les terrasses ;
· à moins 9 mètres de toute porte d’un établissement de santé, d’enseignement postsecondaire et de lieux où se déroulent des activités destinées aux mineurs ;
· sur tout terrain d’une école primaire, secondaire et sur les terrains de leurs commissions scolaires respectives.
Évidement il est défendu de vendre du tabac à des mineurs. L’amende prévue varie de 500 $ à 6 000 $.
À ce qui précède s’ajoute : les devoirs de l’exploitant, l’affichage ainsi que la publicité sur le tabac.
Et comme si ça n’était pas suffisant, voilà que la Ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, part en croisade pour :
· Réglementer la cigarette électronique comme le tabac, interdire de fumer sur les terrasses et dans une voiture en présence de mineurs, et de mettre fin à la vente de tabac aromatisé ;
· Interdire de fumer jusqu’à neuf mètres des terrains de jeux destinés aux enfants, y compris les aires de jeux d'eau et les parcs de planche à roulettes. Cela vaudrait aussi pour la cigarette électronique. Il ne faut pas donner cette image aux enfants qui grandissent. (Chers parents, cachez à vos enfants cette cigarette qu’ils ne sauraient voir.)
· étendre l'interdiction de fumer déjà en vigueur dans les cégeps et universités aux établissements privés, comme l'École du Barreau ;
· forcer les hôpitaux et les établissements hôteliers à réduire de moitié les chambres ou l'espace réservés aux fumeurs. Ce volume passerait de 40 % à 20 %.
Je m’en voudrais de ne rien dire à propos de la cigarette électronique, cette mal-aimée.
Un business qui pourtant semblait prometteur. D’autant qu’une étude réalisée par l'Institut thoracique de Montréal a démontré que la cigarette électronique est très efficace dans la lutte contre le tabagisme. Les résultats de l’étude du Dr Gaston Ostiguy, pneumologue indiquent que: en 2014, son équipe de la clinique d'abandon du tabac de l'Institut thoracique de Montréal a suivi 179 nouveaux patients.
Des 179 patients, 75 ont utilisé la cigarette électronique dans leur lutte contre le tabagisme et 104 ont utilisé d'autres moyens, comme les timbres de nicotine, les gommes ou les inhalateurs. Au bout de 30 jours, 43% des utilisateurs de la cigarette électronique avaient cessé de fumer, contre seulement 31% de leurs vis-à-vis.
Mais aussi... cette idée de vouloir faire une cigarette qui fait de la fumée sans feu. C’était voué à l’échec !
TRÈS BIENS. Et parmi ceux qui s’en réjouissent, certains disent même qu’on pourrait aller plus loin encore.
Je trouve aussi qu’on devrait aller plus loin.
Par exemple, on pourrait interdire aux voitures de circuler près des enfants. (La pollution des cigarettes n’est rien en comparaison de la pollution des voitures.) Ce n’est pas possible ? Qu’à cela ne tienne, qu’on oblige alors les enfants à porter un masque à gaz lorsqu’ils se promènent sur les trottoirs alors que des milliers de voitures leur envoient leur gaz d’échappement à hauteur du visage.
On pourrait aussi obliger les usines à ne plus émettre leurs fumées toxiques. Ce n’est pas possible non plus ? Alors il faut obliger ces mêmes enfants à porter leur masque en permanence.
A l’inverse de ces mesures visant à durcir la loi antitabac, on a un gouvernement fédéral, nouvellement élu et qui pour honorer une promesse électorale, projette de légaliser la consommation et d'encadrer la vente de marijuana.
Justin Trudeau n'a pas précisé quand il comptait faire avancer le dossier, mais l’on peut compter sur les lobbyistes, poussés par les compagnies de tabac et tous les autres pour obliger le gouvernement à tenir sa promesse.
Remarquez qu’on est loin de la coupe aux lèvres car s’il allait de l’avant le Canada violerait trois traités internationaux dont il est signataire. L'Organisation des Nations unies (ONU) « exigent la criminalisation de la possession et de la production du cannabis ».
Le Canada devra donc se prévaloir des mécanismes de réserve des traités, qui lui permettraient de retirer le cannabis de la liste des substances interdites. Et c'est un processus de négociation assez long.
Une fois que ce sera fait, il restera que le cannabis demeure une drogue extrêmement dangereuse aux yeux de l'OICS, L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), l'organisme quasi judiciaire de l'ONU chargé de surveiller l'application des trois conventions.
Les compagnies de tabac, que les gouvernements poussent inexorablement vers la faillite à force de réglementations et de recours collectifs, doivent suivre ce dossier avec un grand intérêt. À défaut de pouvoir vendre des produits du tabac, elles ont déjà pratiquement tout ce qui faut pour se convertir à la vente de marijuana.
Le Canada devra donc se prévaloir des mécanismes de réserve des traités, qui lui permettraient de retirer le cannabis de la liste des substances interdites. Et c'est un processus de négociation assez long.
Il y a aussi ceux qui produisent déjà de la marijuana à des fins médicales, et qui forcément sont bien placés pour en tirer profit si la marijuana est légalisée.
Bref, l'industrie pourrait connaître une croissance importante et ainsi fournir de nouveaux revenus de taxes aux gouvernements. Entre 3 et 10 milliards de dollars chaque année, selon une étude de la Banque CIBC
Même si certaines études auraient démontré qu'une consommation régulière de cannabis avant 25 ans pouvait diminuer légèrement le quotient intellectuel, selon la Dre Marie-Ève Morin. Le pouvoir de l'argent nous indique le chemin à suivre.
Pour résumer : en diminuant le tabac, on pourrait avoir moins de cancer, mais en légalisant la marijuana on risque d’avoir plus d’idiots. C’est un choix de société qu’il faudra assumer.
L'Association canadienne des chefs de police s'oppose, on ne peut que les comprendre.
J’imagine déjà voir ce policier faisant signe au conducteur d’arrêter son véhicule, pensant qu’il fume une cigarette et ce dernier de répondre. « Ce n’est pas une cigarette, c’est un joint ». Assez drôle comme situation, vous ne trouvez pas ?
Tant de contradictions de la part de gens supposé intelligents et sensés, a de quoi inquiéter.
Mise à jour du 15-12-2016
Une entreprise de la côte ouest canadienne, Cannabis Culture, a ouvert huit points de vente de marijuana récréative à Montréal Jeudi matin Des magasins de marijuana ouvrent leurs portes à Montréal
Les propriétaires de Cannabis Culture, Jodie et Marc Emery, savent qu’ils enfreignent sciemment la loi. Ils ont d’ailleurs supplié la police de les « laisser en paix, de ne pas blesser des personnes inoffensives »
La fête aura été de courte durée pour Marc et Jodie Emery.
16-12-2016 Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a mené des opérations vendredi dans six des huit magasins de marijuana à usage récréatif appartenant à Cannabis Culture, dont le propriétaire, Marc Emery, a été arrêté.Descente policière dans des magasins de cannabis à Montréal(p.v. 413)
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