vendredi 10 février 2023

Pourquoi un conducteur d’autobus décide-t-il, un jour, de foncer sur une garderie à Laval?

Avant toute chose, j’aimerais offrir mes plus sincères condoléances aux familles endeuillées.

S’en prendre à des enfants…ça dépasse l’entendement. Mais il y a une raison à ça. Ces gens qui commettent ce genre d’atrocité ont toujours une ou plusieurs raisons. Malheureusement il est difficile de les connaitre, car on doit souvent les abattre pour mettre fin à leur tuerie.

Tableau de Donald Zoland le peintre des enfants

« L’occasion fait le larron » dit le proverbe, mais avant d’en arriver-là, on peut voir que nous entrons chaque jour, un peu plus, dans un contexte propice à voir se multiplier ce genre de geste dramatique et incompréhensible.

Les éléments du contexte :

- les contrecoups de la covid-19;

-  l’inflation débridée;

-  l’inertie des gouvernements face aux problèmes;

-  un système de santé incapable de prendre en charge les gens dans un délai raisonnable;

-  la guerre en Ukraine;

-  le fossé qui ne cesse de se creuser entre les riches et les pauvres.

Comme je le disais déjà à propos de l’attentat à Québec (  Opinion-Infochao: Attentat terroriste à Québec, comment l’expliquer dans la dynamique générale du terrorisme ), ça se passe ici, chez nous, mais ça pourrait se produire chez vous ou partout ailleurs autour de globe. D'ailleurs c’est effectivement ce qui se passe puisque chaque semaine, ou presque, on entend parler d’une tragédie.  La forme et les moyens utilisés diffèrent, mais à l’origine ils découlent tous de plusieurs des éléments que je viens d'énumérer.  Je m’explique.

Comme beaucoup de gens, je pensais, j’espérais qu’au sortir de la covid-19, on retrouverait une société désireuse de se réorienter vers un monde plus humain et plus fraternel. C’est le contraire qui s’est produit. Il faut dire que cette pandémie et les restrictions que les gouvernements nous ont imposées en ont fait souffrir plus d’un.  Certains ont perdu tous leurs avoirs et veulent se refaire. D’autres ont été mentalement affectés à force de privations. La perte de revenu conduit, la plupart du temps, à la détresse psychologique. Nos élus, pour nous encourager, disaient « le temps arrange les choses », mais pas cette fois ci comme on peut le voir.  L’inflation nous est tombée dessus à une vitesse vertigineuse alors que les revenus stagnent. Des gens et des sociétés cupides profitent du moment, pour se remplir les poches, et mettent les plus vulnérables dans une situation intenable. Résultat, certains doivent maintenant choisir entre : payer le loyer et crever de faim, ou manger et se retrouver à la rue faute de pouvoir payer le loyer.  Devant l’impasse on espère. On espère que notre gouvernement nous aidera, comme le faisaient les seigneurs féodaux en protégeant leurs sujets contre les envahisseurs au moyen âge.

Mais...nous ne sommes plus au moyen âge vous diront certains.  La preuve, nous avons un système de santé. Correction, nous avions un système de santé. J’ai connaissance de plusieurs personnes qui, de guerre lasse, s’en sont retournés chez elles, résignées, sans avoir vu un médecin pour les soigner, après une attente de plus de 24 heures dans une salle d’urgence. Ceci n’est pas normal et je ne suis pas seul à le penser. Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada disait sur : Olivier Chenus | LinkedIn « Canadians across the country should be able to get the care they need, when they need it. But too often, people are finding their emergency rooms overwhelmed. Others are waiting far too long for surgeries. None of that is okay.» (Traduction) Les Canadiens de partout au pays devraient être en mesure d’obtenir les soins dont ils ont besoin, quand ils en ont besoin. Mais trop souvent, les gens trouvent leurs salles d’urgence débordées. D’autres attendent beaucoup trop longtemps pour des chirurgies. Rien de tout cela n’est acceptable. »

Tout ça sur un fond de guerre. Ce qui se passe en Ukraine est une menace qui plane et qui n’est pas sans nous rappeler que tout ce que nous connaissons pourrait basculer, ou pire  disparaitre, du jour au lendemain. Quand un chauffeur d’autobus fonce sur une garderie à Laval, on peut toujours l’empêcher de nuire. Mais quand le président d’un pays envahit son voisin, détruit les infrastructures et tue la population au passage, on fait quoi? Que peut-on faire? Que doit-on faire quand ce même président menace d’utiliser la force nucléaire contre ceux qui aident ce pays à se défendre? Se soumettre à sa folie ou l’empêcher de nuire et risquer la fin du monde?

Et tout ça profite à qui? À 1% de la population qui s’enrichit chaque jour un peu plus sur le dos du reste du reste du monde qui lui s’appauvrit chaque jour davantage.

Trouvez-vous ça normal?

Bien sûr que non et face à ce qui leur semble inéluctable, certains ne supportent plus. Ils basculent dans la folie et commettent l’irréparable.

La solution, combattre la pauvreté, mais pour cela tout le monde doit s’impliquer. Quand on pense qu'une partie seulement de l’argent qu’on dépense à se faire la guerre, suffirait à nourrir les 25 000 personnes qui meurent de faim chaque jour | Nations Unies, il y a de quoi se demander à quoi sert le genre humain sur terre. Le règne animal pourrait nous faire la leçon.

Quand les gens ont ce qu’il faut pour vivre, le bonheur peut refleurir et, ils n’ont plus besoin de recourir à la violence pour obtenir le minimum vital.