L’attentat terroriste
de Québec est révélateur d’une crise qui couve depuis pas mal de temps, selon
moi. Et pour tout dire, je me demandais quand cela allait se produire, quelque
part, pas nécessairement à Québec. (Le terrorisme est l'emploi
de la terreur à des fins politiques, religieuses ou idéologiques.)
J’ai conscience que ce que je vais dire ici ne
plaira pas à tout le monde. Surtout pas à la classe politique, car
elle est en partie responsable de ce qui arrive. Oui, vous m’avez
bien compris. Les politiques de nos gouvernements, d’ici et d’ailleurs, vont
toutes dans le même sens. Elles permettent aux riches de s’enrichir chaque jour
davantage, aux dépends des populations en général. Le peuple en a assez
de tous ces stratagèmes qu’on met en place et qui ne profitent qu’à une
minorité. C’est ce qui fait qu’au terrorisme, venant de réseaux organisés s’est
ajouté, ces dernières années, du terrorisme individuel dont les motivations, au
départ, sont personnelles. Et ce terrorisme-là
est d’autant plus difficile à contrer qu’il peut venir de n’importe qui. Sans parler qu’il ne nécessite aucune
préparation. Il suffit en effet qu’un
individu, dans un moment de folie, s’empare d’un camion et fonce sur la
foule. Et tous ces médias qui, sous prétexte que les gens ont le droit de
savoir, nous répète comment c’est facile. Assez pour donner des idées,
voir, inciter des personnes dérangées à passer à l’acte.
Mais revenons à cette minorité, commençons par ces
multinationales, super puissantes, qui engrangent les milliards, au mépris des
gens qu’elles emploient et de l’environnement qu’elles spolient sans
vergogne.
Parlons aussi de tous ces PDG, ces sportifs,
et beaucoup d’autres, qui font 10 millions par année ou plus, pendant que
d’autres, des gens comme vous et moi, doivent cumuler deux ou trois
emplois pour un maigre 20 000 $ par année ou moins. Trouvez-vous
ça normal?
Pour information, au Canada, un revenu annuel de 20 000 $ par année ne suffit plus à nourrir une famille de 4 personnes.
« Le visage de la pauvreté change » dit la publicité. Tellement que
de plus en plus de familles, même au sein de la classe ouvrière, dépendent
désormais des organismes de charité pour nourrir leurs enfants.
Encore une fois, trouvez-vous ça normal?
Et ne me dites pas (ce que beaucoup m’ont déjà
dit) « Oui mais tu comprends, ces gens-là ont fait des d’études, ils ont plus
de responsabilités, les sportifs distraient les gens, etc… Normal qu’ils gagnent
plus. »
Tout le monde peut comprendre et accepte que
des gens gagnent plus que d’autres. Mais ces gens, aussi utiles et désirés
soient-ils, méritent-ils vraiment de gagner 500 à 600 fois plus? Et comme
si ce n’était pas assez, la politique fiscale est de leur côté, pour ne pas
dire à leur service. Les CELI, les REER, les paradis fiscaux, c’est aux
riches qu’ils profitent, pas aux pauvres. Lire: De plus en plus de riches Canadiens ne paient pas d'impôt, selon une enquête de CBC
Lire aussi: Les 20 milliardaires les plus riches du monde. Jeff Bezos fondateur et PDG d'Amazon arrive en première place avec 112 milliards $ US. Selon les dernières données disponibles, c’est plus que le PIB de 129 pays sur 187.
Ajouter à cela que le monde ordinaire est fatigué de voir des politiciens dont le sport favori semble être le dénigrement de leurs collègues, plutôt que la bonne marche de l’État. Le gaspillage éhonté des fonds publics. L’assiette au beurre où tout le monde puise sans justification. Le réseau de la santé, au Québec, un modèle d’inefficacité institutionnelle. Dès qu’on parle d’URGENCE, on est assuré d’attendre des heures. Peut-être devrait-on revoir la définition du mot URGENCE dans le dictionnaire.
D’autres raisons génèrent ce ras le bol collectif :
Il n’est pas une semaine sans qu’on entende
parler de magouilles et/ou de corruption à tous les échelons. Et que dire
à propos des cadres supérieurs d’organisation publique, qui partent à mi-mandat
et empochent une prime de départ équivalente à deux ou trois fois leur salaire
annuel. Toutes ces commissions d’enquête qu’on finance à grands frais,
pour dénoncer ce qu’on sait déjà. Des
dizaines de millions de fonds publics engloutis, pour produire seulement quelques
recommandations, sans qu’elles soient jamais appliquées ou si peu, avant que le
rapport ne finisse oublié sur une tablette.
Au niveau mondial, toutes ces multinationales
qui vendent de l’armement, au vu et au su de leur gouvernement qui préfère
fermer les yeux. Et ces derniers, pour qu’on ne puisse pas leur reprocher
de fermer les yeux, envoient des diplomates pour calmer le jeu. Une
démarche qui a prouvée plus d’une fois qu’elle ne donne rien. Et durant
ce temps-là, les belligérants continuent de s’entretuer et leurs fournisseurs
d’armes de s’enrichir. Entre les deux, tout n’est que désolation et
souffrance au sein des populations touchées.
Forcément, devant tant d’injustices et sans
espoir d’un avenir meilleur, certains se radicalisent et commettent des
attentats terroristes. Tout ça pour nous dire qu’ils existent et que les choses
doivent changer.
Le drame c’est que faute de pouvoir s’en prendre
aux responsables, ils tuent aveuglément des personnes innocentes. Et
leurs coups d’éclats, bien loin de régler quoi que ce soit, ne fait qu’attiser
la colère. Il ne faut donc pas s’étonner si, à un moment donné, quelqu’un, en
retour, c’est ce qui semble s’être produit à Québec, veuille se venger. Sauf que, encore une fois, ne pouvant
s’attaquer aux responsables, il s’en est pris à des innocents.
Tous ces pauvres gens assassinés froidement,
ces familles détruites pour rien, engendrent la peur et l’insécurité. Un climat qui favorise la mise en place de nouvelles mesures de
sécurité, au détriment des libertés individuelles. Mais c’est pour notre
sécurité, nous disent les pouvoirs publics. L’omniprésence des caméras et la surveillance à tous les
niveaux, illustrent bien cette nouvelle réalité du monde dans lequel nous
vivons. Pourtant cette sécurité accrue n’empêche rien. Au mieux, elle
nous permet de savoir ce qui s’est passé après coup, sans garantie que ça ne se
reproduise. Une bien maigre consolation pour les familles des victimes, si vous
voulez mon avis.
Pas étonnant non plus qu’en désespoir cause, les
peuples se tournent vers des gouvernements populistes. Ils espèrent que ces
derniers feront mieux que leurs prédécesseurs, qu’ils seront plus aptes à réinstaurer
la prospérité et l’équité.
L’élection de Donald Trump aux États-Unis illustre
bien cette volonté de changement. Toutefois, aux vus des décrets signés et des
murs qu’on veut construire au lieu de bâtir des ponts, j’’ai peur qu’on ait
plus à s’inquiéter qu’à se réjouir.
Voilà ce qu’on récolte à affamer le peuple.
Les autorités se voilent la face et invoquent de fausses raisons pour expliquer
ce qui se passe. Ils ont beau jeu, mais en refusant de voir la vérité telle
qu’elle est, rien ne change. Pire, si les gouvernements ne se mettent pas tous
ensemble pour faire des changements en profondeur, on devra déplorer d’autres
attentats du même genre dans le futur.
C’est bien beau de vouloir signer des accords
de libre échanges, de même que le Partenariat transpacifique, encore faut-il
que ça profite aux gens et pas seulement aux grosses corporations.
En terminant, je tiens à exprimer mes plus
sincères condoléances aux familles musulmanes de Québec, ainsi qu’à toutes les
familles victimes du terrorisme dans le monde. On ne le répètera jamais
assez, les terroristes s’en prennent à d’innocentes personnes. Des gens
impliqués et dévoués dans leur milieu, des pères, des mères, des enfants même.
Ces gens qui viennent d’ailleurs, musulmans ou autres, veulent les mêmes choses
et fondent les mêmes espoirs que les québécois de souche. Ils veulent vivre en harmonie avec leurs
semblables, être partie prenante de cette société qui est aussi la leur et
veulent le mieux pour leurs enfants.
Voilà le constat auquel j’en arrive en observant et
en écoutant parler les gens d’ici et d’ailleurs.
Mise à jour du 6 févr.2017 Marchandises militaires: la grande hypocrisie canadienne.
EXCLUSIF L'actualité -
Le Canada se targue d’avoir les contrôles «parmi les plus rigoureux» en matière
d’exportation de marchandises militaires. Pourtant, ces 25 dernières années, le
tiers des ventes d’armement à l’étranger ont été destinées à des dictatures,
certaines très violentes et meurtrières, avec la bénédiction du gouvernement
canadien.
Une enquête exclusive de
L’actualité montre que l’État canadien, qui a le pouvoir de bloquer les ventes
d’armes qui ne répondent pas à ses critères, n’en a refusé que 0,1% en 2014 et
2015. Ces chiffres excluent les exportations vers les États-Unis, pour
lesquelles le Canada ne fait pas de suivi….
Mise à jour : 17 avril 2017 : Quand la réalité dépasse la fiction
« des enfants morts les yeux grand ouverts » L’horreur a-t-il une
fin? Quand allons-nous décider que c’est assez?
Mise à jour du 23 mai 2017: Attentat de Manchester: s'attaquer à la jeunesse, le stade ultime du terrorisme
Il s'agissait peut-être de leur premier concert. Celui où l'on apprend à tenir un briquet allumé (ou plus souvent, désormais, son smartphone) pour accompagner la chanson que l'on attendait avec impatience. Celui où l'on découvre l'énergie folle qui peut se dégager de la performance "en vrai" d'un artiste que l'on vénère et de tout le public....
(p.v.3333)
5 ans après:
Montréal rend
hommage aux victimes de l’attaque à la mosquée de Québec
Pour qu’on se souvienne et pour dénoncer la haine. o.c.
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