mercredi 1 février 2017

Attentat terroriste à Québec, comment l’expliquer dans la dynamique générale du terrorisme

L’attentat terroriste de Québec est révélateur d’une crise qui couve depuis pas mal de temps, selon moi.  Et pour tout dire, je me demandais quand cela allait se produire, quelque part, pas nécessairement à Québec. (Le terrorisme est l'emploi de la terreur à des fins politiques, religieuses ou idéologiques.)
J’ai conscience que ce que je vais dire ici ne plaira pas à tout le monde. Surtout pas à la classe politique,  car elle  est en partie responsable de ce qui arrive.  Oui, vous m’avez bien compris.  Les politiques de nos gouvernements, d’ici et d’ailleurs, vont  toutes dans le même sens. Elles permettent aux riches de s’enrichir chaque jour davantage, aux dépends des  populations en général. Le peuple en a assez de tous ces stratagèmes qu’on met en place et qui ne profitent qu’à une minorité. C’est ce qui fait qu’au terrorisme, venant de réseaux organisés s’est ajouté, ces dernières années, du terrorisme individuel dont les motivations, au départ, sont personnelles.  Et ce terrorisme-là est d’autant plus difficile à contrer qu’il peut venir de n’importe qui.  Sans parler qu’il ne nécessite aucune préparation.  Il suffit en effet qu’un individu, dans un moment de folie, s’empare d’un camion et fonce sur la foule.  Et tous ces médias qui, sous prétexte que les gens ont le droit de savoir, nous répète comment c’est facile. Assez pour donner des idées, voir, inciter des personnes dérangées à passer à l’acte.
Mais revenons à cette minorité, commençons par ces multinationales, super puissantes, qui engrangent les milliards, au mépris des gens qu’elles emploient et de l’environnement qu’elles spolient  sans vergogne.
Parlons aussi de tous ces PDG, ces sportifs, et beaucoup d’autres, qui font 10 millions par année ou plus, pendant que d’autres, des gens comme vous et moi,  doivent cumuler deux ou trois emplois pour un maigre 20 000 $ par année ou moins. Trouvez-vous ça normal?

Pour information, au Canada, un revenu annuel  de 20 000 $ par année ne suffit plus à nourrir une famille de 4 personnes.
 « Le visage de la pauvreté change » dit la publicité. Tellement que de plus en plus de familles, même au sein de la classe ouvrière, dépendent désormais des organismes de charité pour nourrir leurs enfants.
Encore une fois, trouvez-vous ça normal? 
Et ne me dites pas (ce que beaucoup m’ont déjà dit) « Oui mais tu comprends, ces gens-là ont fait des d’études, ils ont plus de responsabilités, les sportifs distraient les gens, etc… Normal qu’ils gagnent plus. »
Tout le monde peut comprendre et accepte que des gens gagnent plus que d’autres. Mais ces gens, aussi utiles et désirés soient-ils, méritent-ils vraiment de gagner 500 à 600 fois plus?  Et comme si ce n’était pas assez, la politique fiscale est de leur côté, pour ne pas dire à leur service.  Les CELI, les REER, les paradis fiscaux, c’est aux riches qu’ils profitent, pas aux pauvres. Lire: De plus en plus de riches Canadiens ne paient pas d'impôt, selon une enquête de CBC 

Lire aussi: Les 20 milliardaires les plus riches du monde. Jeff Bezos fondateur et PDG d'Amazon arrive en première place avec 112 milliards $ US.  Selon les dernières données disponibles, c’est plus que le PIB de 129 pays sur 187.

Ajouter à cela que le monde ordinaire est fatigué de voir des politiciens dont le sport favori semble être le dénigrement de leurs collègues, plutôt que la bonne marche de l’État. Le gaspillage éhonté des fonds publics. L’assiette au beurre où tout le monde puise sans justification. Le réseau de la santé, au Québec, un modèle d’inefficacité institutionnelle. Dès qu’on parle d’URGENCE, on est assuré d’attendre des heures.  Peut-être devrait-on revoir la définition du mot URGENCE dans le dictionnaire. 

D’autres raisons génèrent ce ras le bol collectif :
Il n’est pas une semaine sans qu’on entende parler de magouilles et/ou de corruption à tous les échelons.  Et que dire à propos des cadres supérieurs d’organisation publique, qui partent à mi-mandat et empochent une prime de départ équivalente à deux ou trois fois leur salaire annuel.  Toutes ces commissions d’enquête qu’on finance à grands frais, pour dénoncer ce qu’on sait déjà.  Des dizaines de millions de fonds publics engloutis, pour produire seulement quelques recommandations, sans qu’elles soient jamais appliquées ou si peu, avant que le rapport ne finisse oublié sur une tablette.
Au niveau mondial, toutes ces multinationales qui vendent de l’armement, au vu et au su de leur gouvernement qui préfère fermer les yeux. Et ces derniers, pour qu’on ne puisse pas leur reprocher de fermer les yeux, envoient des diplomates pour calmer le jeu.  Une démarche qui a prouvée plus d’une fois qu’elle ne donne rien.  Et durant ce temps-là, les belligérants continuent de s’entretuer et leurs fournisseurs d’armes de s’enrichir.  Entre les deux, tout n’est que désolation et souffrance au sein des populations touchées. 
Forcément, devant tant d’injustices et sans espoir d’un avenir meilleur, certains se radicalisent et commettent des attentats terroristes. Tout ça pour nous dire qu’ils existent et que les choses doivent changer.   
Le drame c’est que faute de pouvoir s’en prendre aux responsables, ils tuent aveuglément des personnes innocentes.  Et leurs coups d’éclats, bien loin de régler quoi que ce soit, ne fait qu’attiser la colère. Il ne faut donc pas s’étonner si, à un moment donné, quelqu’un, en retour, c’est ce qui semble s’être produit à Québec, veuille se venger.  Sauf que, encore une fois, ne pouvant s’attaquer aux responsables, il s’en est pris à des innocents.  
Tous ces pauvres gens assassinés froidement, ces familles détruites pour rien, engendrent la peur et l’insécurité.  Un climat qui favorise la mise en place de nouvelles mesures de sécurité, au détriment des libertés individuelles. Mais c’est pour notre sécurité, nous disent les pouvoirs publics.  L’omniprésence des caméras et la surveillance à tous les niveaux, illustrent bien cette nouvelle réalité du monde dans lequel nous vivons. Pourtant cette sécurité accrue n’empêche rien.  Au mieux, elle nous permet de savoir ce qui s’est passé après coup, sans garantie que ça ne se reproduise. Une bien maigre consolation pour les familles des victimes, si vous voulez mon avis.

Pas étonnant non plus qu’en désespoir cause, les peuples se tournent vers des gouvernements populistes. Ils espèrent que ces derniers feront mieux que leurs prédécesseurs, qu’ils seront plus aptes à réinstaurer la prospérité et l’équité.

L’élection de Donald Trump aux États-Unis illustre bien cette volonté de changement.  Toutefois, aux vus des décrets signés et des murs qu’on veut construire au lieu de bâtir des ponts, j’’ai peur qu’on ait plus à s’inquiéter qu’à se réjouir.

Voilà ce qu’on récolte à affamer le peuple. Les autorités se voilent la face et invoquent de fausses raisons pour expliquer ce qui se passe. Ils ont beau jeu, mais en refusant de voir la vérité telle qu’elle est, rien ne change. Pire, si les gouvernements ne se mettent pas tous ensemble pour faire des changements en profondeur, on devra déplorer d’autres attentats du même genre dans le futur.

C’est bien beau de vouloir signer des accords de libre échanges, de même que le Partenariat transpacifique, encore faut-il que ça profite aux gens et pas seulement aux grosses corporations.

En terminant, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances aux familles musulmanes de Québec, ainsi qu’à toutes les familles victimes du terrorisme dans le monde.  On ne le répètera jamais assez, les terroristes s’en prennent à d’innocentes personnes.  Des gens impliqués et dévoués dans leur milieu, des pères, des mères, des enfants même. Ces gens qui viennent d’ailleurs, musulmans ou autres, veulent les mêmes choses et fondent les mêmes espoirs que les québécois de souche.  Ils veulent vivre en harmonie avec leurs semblables, être partie prenante de cette société qui est aussi la leur et veulent le mieux pour leurs enfants.

Voilà le constat auquel j’en arrive en observant et en écoutant parler les gens d’ici et d’ailleurs.


Voici un exemple, parmi d’autres, de ce que je disais plus haut en rapport avec les ventes d’armes à l’étranger.

EXCLUSIF L'actualité - Le Canada se targue d’avoir les contrôles «parmi les plus rigoureux» en matière d’exportation de marchandises militaires. Pourtant, ces 25 dernières années, le tiers des ventes d’armement à l’étranger ont été destinées à des dictatures, certaines très violentes et meurtrières, avec la bénédiction du gouvernement canadien.
Une enquête exclusive de L’actualité montre que l’État canadien, qui a le pouvoir de bloquer les ventes d’armes qui ne répondent pas à ses critères, n’en a refusé que 0,1% en 2014 et 2015. Ces chiffres excluent les exportations vers les États-Unis, pour lesquelles le Canada ne fait pas de suivi….

Mise à jour : 17 avril 2017 :  Quand la réalité dépasse la fiction

« des enfants morts les yeux grand ouverts » L’horreur a-t-il une fin? Quand allons-nous décider que c’est assez?

Mise à jour du 23 mai 2017: Attentat de Manchester: s'attaquer à la jeunesse, le stade ultime du terrorisme

Il s'agissait peut-être de leur premier concert. Celui où l'on apprend à tenir un briquet allumé (ou plus souvent, désormais, son smartphone) pour accompagner la chanson que l'on attendait avec impatience. Celui où l'on découvre l'énergie folle qui peut se dégager de la performance "en vrai" d'un artiste que l'on vénère et de tout le public....


(p.v.3333)
5 ans après: 


Montréal rend hommage aux victimes de l’attaque à la mosquée de Québec

Pour qu’on se souvienne et pour dénoncer la haine. o.c.

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