Une question qui
revient périodiquement à l’avant-scène.
Un pays? Ça n’arrivera pas, du moins c’est ma conviction profonde. À mon avis, le seul qui aurait pu réussir cet exploit n’est plus, René Lévesque. Et de fait il est venu bien près de réussir. Il faut dire que René Lévesque avait pour lui : le charisme, la vision et la conviction nécessaire, en plus d’être un communicateur né, aimé du peuple et respecté de ses adversaires politiques.
C’est
lui, alors chef du parti Québécois, et son gouvernement qui ont initié le
référendum de 1980, afin d’honorer une promesse faite durant la campagne
électorale de 1976.
En
1979, le gouvernement du Québec fait connaître sa proposition constitutionnelle
intitulée: « La
nouvelle entente Québec-Canada. Proposition du gouvernement du Québec pour une
entente d'égal à égal: la souveraineté-association. »
Vint la question
référendaire :
« Le Gouvernement
du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du
Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples
; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire
ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce
qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une
association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun
changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé
sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence,
accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente
proposée entre le Québec et le Canada ?
»
Question qui donna lieu aux résultats du tableau
ci-dessous, à l’issue du référendum tenu le 20 mai, 1980.
Non : 2 187 991 (59,56 %)
|
Oui : 1 485 851 (40,44 %)
|
Total des votes
|
% des votes
|
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Bulletins valides
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3 673 842
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98,26 %
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Bulletins rejetés
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65 012
|
1,74 %
|
Taux de participation
|
3 738 854
|
85,61 %
|
Électeurs éligibles
|
4 367 584
|
Selon
certains, le manque de clarté à la question serait la cause principale de la
défaite du «oui ». D'autres pensent que, bien qu'une majorité de Québécois
étaient alors nationalistes et sympathiques à l'idée de la souveraineté,
plusieurs ont voté contre par crainte de l'inconnu, crainte que les adversaires
de la souveraineté ont bien exploité durant la campagne référendaire.
Quant à moi, la
défaite du OUI vient aussi du fait que, fondamentalement, les Québécois se
laissent manger la laine sur le dos.
Des
exemples… en voici quelques-uns:
-- Dans la langue d’affichage, le français est bafoué plus souvent qu’autrement et personne ne dit rien. Dès que le gouvernement essaie de mettre un frein à des exagérations flagrantes, les anglais du Québec montent aux barricades.
-- Dans la langue d’affichage, le français est bafoué plus souvent qu’autrement et personne ne dit rien. Dès que le gouvernement essaie de mettre un frein à des exagérations flagrantes, les anglais du Québec montent aux barricades.
-- Combien de fois
avez-vous dû acheter un logiciel, un DVD ou un livre en anglais dans un magasin
au Québec, faute d’en trouver un en français. Allez à Ottawa et je vous
souhaite bonne chance pour trouver un logiciel en français.
--
Généralement, les québécois de langue française se parlent en français, suffit
qu’une personne de langue anglaise se joigne à eux, et tous se mettent à
converser en anglais. Essayez l’inverse pour voir. (Notez que j’ai dit
« généralement » car il m’est aussi arrivé d’en voir se parler en
anglais).
-- Regardez tous
ces commerces à Montréal, où tous les employés ne s’expriment qu’en anglais,
sans parler de l’affichage. Essayez donc d’ouvrir un commerce au Canada,
ailleurs qu’au Québec avec du personnel unilingue français, sans parler de
l’affichage.
--
Combien de fois avez-vous ri, ou vous êtes-vous insurgé contre la piètre
traduction de l’anglais au français des manuels d’instruction et des annonces
publicitaires.
-- Un phénomène de
plus en plus présent dans les contenus télévisuels, on entend les deux langues
en même temps. On supporte cette cacophonie sans sourciller. Allez donc voir du
côté de la télévision anglaise et vous verrez que cette pratique n’existe pas.
--
Certains, et j’en connais, prétendent dur comme fer que le monde des affaires
doit se passer en anglais, que la chanson anglaise est meilleure, etc…
Cette passivité
face à l’attitude des anglais, ce manque d’affirmation, démontre à quel point
l’indépendance du Québec n’a aucune chance. D’autant plus que la tendance
ainsi que les besoins économiques des individus et des nations prêchent plus en
faveur de l’ouverture.
Sans
compter que les chefs capables de convaincre les gens du bien-fondé d’une telle
aventure, d’apaiser les craintes, bref de traîner le peuple dans leur sillage,
ne sont pas légion.
Ceci dit, n’allez pas
croire que je suis contre les Anglais, je suis pour mais d’égal à égal. Je
pense que la richesse culturelle du Canada vient du fait qu’il est issu de deux
peuples fondateurs de langues différentes. Le problème en l’occurrence
est que l’un des deux peuples, (supérieur en nombre) à tendance à s’arroger
plus de droits et de pouvoirs. Cette caractéristique crée des frictions
qui poussent l’autre peuple à chercher des moyens de rapatrier ses pouvoirs
légitimes, afin de rétablir l’équilibre.
Lire Aussi : Très brève leçon de politique linguistique à l’usage de ceux qui n’y comprennent pas grand-chose
Le 30 octobre 1995, le Québec se divisait presque parfaitement en deux sur ce
qui s'est avéré être le scrutin le plus déchirant de son histoire
contemporaine.
Le résultat du deuxième référendum sur la souveraineté - 50,58 % pour le non, contre 49,42 % pour le oui - aurait difficilement pu être plus serré et démontre à quel point l'idée d'indépendance a suscité à ce moment de son histoire l'ambivalence d'un peuple.
Et 22 ans plus tard, le Québec n'a toujours pas signé la Constitution canadienne.
Le résultat du deuxième référendum sur la souveraineté - 50,58 % pour le non, contre 49,42 % pour le oui - aurait difficilement pu être plus serré et démontre à quel point l'idée d'indépendance a suscité à ce moment de son histoire l'ambivalence d'un peuple.
Et 22 ans plus tard, le Québec n'a toujours pas signé la Constitution canadienne.
(P.V.774)
Le 24-08-2022, René Lévesque aurait eu 100 ans «Monsieur» et tous les autres (msn.com)