mercredi 20 février 2013

Le Québec, une province canadienne? Un pays?


Une question qui revient périodiquement à l’avant-scène.
Un pays? Ça n’arrivera pas, du moins c’est ma conviction profonde.

À mon avis, le seul qui aurait pu réussir cet exploit n’est plus, René Lévesque. Et de fait il est venu bien près de réussir. Il faut dire que René Lévesque avait pour lui : le charisme, la vision et la conviction nécessaire, en plus d’être un communicateur né, aimé du peuple et respecté de ses adversaires politiques.

C’est lui, alors chef du parti Québécois, et son gouvernement qui ont initié le référendum de 1980, afin d’honorer une promesse faite durant la campagne électorale de 1976.

En 1979, le gouvernement du Québec fait connaître sa proposition constitutionnelle intitulée: « La nouvelle entente Québec-Canada. Proposition du gouvernement du Québec pour une entente d'égal à égal: la souveraineté-association. »  
Vint la question référendaire :
« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? »
Question qui donna lieu aux résultats du tableau ci-dessous, à l’issue du référendum tenu le 20 mai, 1980.
Non : 2 187 991 (59,56 %)
Oui : 1 485 851 (40,44 %)
Total des votes
% des votes
Bulletins valides
3 673 842
98,26 %
Bulletins rejetés
65 012
1,74 %
Taux de participation
3 738 854
85,61 %
Électeurs éligibles
4 367 584
Selon certains, le manque de clarté à la question serait la cause principale de la défaite du «oui ». D'autres pensent que, bien qu'une majorité de Québécois étaient alors nationalistes et sympathiques à l'idée de la souveraineté, plusieurs ont voté contre par crainte de l'inconnu, crainte que les adversaires de la souveraineté ont bien exploité durant la campagne référendaire.
Quant à moi, la défaite du OUI vient aussi du fait que, fondamentalement, les Québécois se laissent manger la laine sur le dos.
Des exemples… en voici quelques-uns:

-- Dans la langue d’affichage, le français est bafoué plus souvent qu’autrement et personne ne dit rien. Dès que le gouvernement  essaie de mettre un frein à des exagérations flagrantes, les anglais du Québec montent aux barricades.  
-- Combien de fois avez-vous dû acheter un logiciel, un DVD ou un livre en anglais dans un magasin au Québec, faute d’en trouver un en français. Allez à Ottawa et je vous souhaite bonne chance pour trouver un logiciel en français.
-- Généralement, les québécois de langue française se parlent en français, suffit qu’une personne de langue anglaise se joigne à eux, et tous se mettent à converser en anglais. Essayez l’inverse pour voir. (Notez que j’ai dit « généralement » car il m’est aussi arrivé d’en voir se parler en anglais).
-- Regardez tous ces commerces à Montréal, où tous les employés ne s’expriment qu’en anglais, sans parler de l’affichage. Essayez donc d’ouvrir un commerce au Canada, ailleurs qu’au Québec avec du personnel unilingue français, sans parler de l’affichage.
-- Combien de fois avez-vous ri, ou vous êtes-vous insurgé contre la piètre traduction de l’anglais au français des manuels d’instruction et des annonces publicitaires.
-- Un phénomène de plus en plus présent dans les contenus télévisuels, on entend les deux langues en même temps. On supporte cette cacophonie sans sourciller. Allez donc voir du côté de la télévision anglaise et vous verrez que cette pratique n’existe pas.
-- Certains, et j’en connais, prétendent dur comme fer que le monde des affaires doit se passer en anglais, que la chanson anglaise est meilleure, etc…
Cette passivité face à l’attitude des anglais, ce manque d’affirmation, démontre à quel point l’indépendance du Québec n’a aucune chance.  D’autant plus que la tendance ainsi que les besoins économiques des individus et des nations prêchent plus en faveur de l’ouverture.
Sans compter que les chefs capables de convaincre les gens du bien-fondé d’une telle aventure, d’apaiser les craintes, bref de traîner le peuple dans leur sillage, ne sont pas légion.
Ceci dit, n’allez pas croire que je suis contre les Anglais, je suis pour mais d’égal à égal. Je pense que la richesse culturelle du Canada vient du fait qu’il est issu de deux peuples fondateurs de langues différentes. Le problème en l’occurrence  est que l’un des deux peuples, (supérieur en nombre) à tendance à s’arroger plus de droits et de pouvoirs.  Cette caractéristique crée des frictions qui poussent l’autre peuple à chercher des moyens de rapatrier ses pouvoirs légitimes, afin de rétablir l’équilibre.
Le 30 octobre 1995, le Québec se divisait presque parfaitement en deux sur ce qui s'est avéré être le scrutin le plus déchirant de son histoire contemporaine.
Le résultat du deuxième référendum sur la souveraineté - 50,58 % pour le non, contre 49,42 % pour le oui - aurait difficilement pu être plus serré et démontre à quel point l'idée d'indépendance a suscité à ce moment de son histoire l'ambivalence d'un peuple.
Et 22 ans plus tard, le Québec n'a toujours pas signé la Constitution canadienne.

(P.V.774)
Le 24-08-2022, René Lévesque aurait eu 100 ans  «Monsieur» et tous les autres (msn.com)

lundi 18 février 2013

La langue parlée dans les médias se détériore

Mes oreilles saignent à force d’entendre le traitement qu’on lui fait, notamment à la radio mais surtout à la télévision.
Où sont-ils ces animateurs qui mettaient un point d’honneur à parler un bon français?

Mesdames et messieurs qui nous parlez, croyez-vous que c’est en utilisant des anglicismes à outrance et en mélangeant les genres que vous allez augmenter vos cotes d’écoute? Certains, pour se justifier, disent vouloir se mettre au niveau de tous. D’autres vont jusqu’à dire que le français est moins précis, moins fort, etc.
À ceux-là je dis : fini la paresse intellectuelle, faites vos devoirs et apprenez le français, ce n’est pas le choix des mots qui manquent. N’oubliez jamais qu’avoir une tribune à la radio et/ou à la télévision est un privilège que beaucoup aimerait avoir. Toutefois, tout privilège s’accompagne d’une responsabilité, (eh oui!  On n’a rien sans rien) et la vôtre est de montrer l’exemple.  Tous n’ont pas eu la chance d’apprendre un bon français, mais soucieux de s’améliorer, prennent modèle sur ceux qu’ils écoutent. Prenez un peu conscience du dommage qui en découle. Je suis nostalgique du temps ou les gens des médias étaient la référence du bien parlé.

Chez-soi l’on peut dire n’importe quoi n’importe comment sans préjudice, mais pas en public.
Pour toute information supplémentaire consultez: Office québécois de la langue française
(P.V.446)