vendredi 15 octobre 2021

Une catastrophe évitée de justesse dans le réseau de la santé du Québec

C’est exactement ce que le gouvernement Legault, par son ministre de la santé Christian Dubé, aurait provoqué en suspendant sans solde ceux des travailleurs de la santé qui n’étaient pas adéquatement vaccinés à la date butoir du 15 octobre 2021.

Un décret qui allait à l’encontre de l’intérêt public.


Retrancher d’un coup 22 446 travailleurs d’un système de santé déjà au bord de craquer, aurait eu des conséquences désastreuses pour la population. Cela aurait entrainé la fermeture de 35 salles d’opération, en plus des 80 déjà fermées sur une capacité de 470.  C’est presque le quart des salles d’opération.  Et que dire des autres bris de service : fermeture des urgences, d’obstétrique, des cliniques médicales avec la conséquence immédiate que des patients se seraient retrouvés abandonnés.

On peut penser que le ministre avait fait le pari, avec ce décret, de mater les récalcitrants en bafouant le droit au travail de ceux, qui depuis 18 mois, ont tout sacrifié : leur santé et leur vie de famille, avec le travail supplémentaire obligatoire (TSO).  A-t-on oublié que, ces travailleurs de la santé, tiennent à bout de bras un réseau de santé qui était déjà en sous-effectif avant la pandémie?

Alors bien sûr, certains rejettent le blâme sur ceux qu’ils appellent les conspirationnistes antivaccins, sans chercher à savoir pourquoi ces travailleurs de la santé refusent de se faire vacciner. Pour la plupart ce sont des personnes qui souffrent de conditions médicales non reconnues comme exemption au vaccin par le gouvernement, ou qui ont subi des réactions allergiques après avoir été vaccinées dans le passé. Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous suggère de lire l’article d’Émilie Dubreuil : Il était une fois Mimi, infirmière dévouée, traumatisée et non vaccinée (msn.com).  Vous verrez que le refus de se faire vacciner n’est pas un caprice, comme beaucoup le pensent.

Rappelons que « tout être humain a le droit de prendre des décisions concernant son corps ».  Des gens sont morts à cause du vaccin contre la covid-19.  C’est rare, mais personne ne peut dire que vous ne serez pas celui-là.

Bref, le ministre Dubé, devant l’évidence des faits et du coup humain que son décret aurait provoqué, a eu la bonne idée de retarder son application au 15 novembre 2021, et c’est tant mieux pour tout le monde. 

D’ici là, avec les primes de 12 000 $ à 18 000 $ pour garder les infirmières déjà au travail et convaincre les temps partiels de faire du temps plein, ainsi que ramener les retraitées ou celles exilées au privé, certaines infirmières pourraient prendre le risque de se faire vacciner pour y avoir droit. De même qu’il faut être pleinement vacciné pour conserver la prime de 8 % que touchent tous les professionnels de la santé « en première ligne » et de 4 % au reste des employés du réseau. D’autant que les travailleurs de la santé, non adéquatement vaccinés, devront désormais subir 3 tests de dépistage par semaine en dehors des heures de travail. 

Pour les travailleurs de la santé qui malgré tout choisiront de ne pas se faire vacciner, les tribunaux auront à se prononcer sur la légalité d’une vaccination obligatoire.  Mais quel que soit le résultat et quoi qu’on fasse on n'arrivera jamais à 100% de la population pleinement vaccinée, même lorsqu’on aura déterminé que les enfants de moins de 12 ans peuvent être vaccinés sans danger.  

Finalement, pour ceux qui se posent la question. Non vous ne pouvez pas exiger que la personne qui vous soigne soit pleinement vaccinée.  De même que le personnel soignant ne peut pas exiger que vous que soyez pleinement vacciné contre la covid-19 avant de vous soigner.

Mise à jour du 17-10-2021 Le Québec à franchi le cap des 75% de sa population pleinement vaccinée. 6 434 626 (nombre de personnes ayant reçu 2 doses divisé par 8 575 944 (population du Québec incluant les enfants) multiplié par 100 = 75,03%

Mise à jour du 04-11-2021 - Québec recule à nouveau sur la vaccination obligatoire.

Initialement prévue pour le 15 octobre dernier elle a dû être repoussée au 15 novembre. Mais en raison d’un trop grand nombre de travailleurs toujours non adéquatement vaccinés : 17 100 (aucune dose 12 800 et 1 dose 4 300), « On passe de la vaccination obligatoire au dépistage obligatoire », dit Christian Dubé.  Avait-il le choix? Un précédent faisant qu’il sera désormais très difficile pour quiconque de défendre la vaccination obligatoire devant les tribunaux, advenant qu’elle soit contestée. Notamment par les fonctionnaires fédéraux qui risquent d’être suspendus sans solde s’ils ne sont pas vaccinés d’ici le 15 novembre.

778 statuts vaccinaux inconnus

1 255 non-vaccinés

3 150 demandes d’exemption

7 284 partiellement vaccinés

255 533 entièrement vaccinés