Suis-je le seul à refuser d’ostraciser
un présumé agresseur sexuel sans lui permettre de se défendre, sans réfléchir
et avant même de savoir qui se cache derrière une dénonciation anonyme sur un
réseau social quelconque?
Cette vague de dénonciation sexuelle sur les réseaux
sociaux n’est pas sans rappeler une autre vague de dénonciations sexuelles
contre des enseignants et des parents, il y a quelques années.
Des dénonciations d’enfants ou d’élèves, accusant un parent
ou un enseignant. Parfois simplement à
cause d’un différent ou d’une mauvaise note à un examen.
Mais, à cette époque, pour que la justice suive son cours, il
fallait que le ou la plaignante porte plainte auprès d’une autorité compétente.
Ce qui permettait d’identifier la présumée victime. Et si au terme de l’enquête, la plainte s’avérait
fausse, le ou la plaignante risquait d’être poursuivie.
Combien de carrières, combien de réputations, combien de
vies ont-elles été ainsi détruites. Car
même lorsque la plainte était non fondée, un doute indélébile subsistait dans
l’esprit des gens quant à la culpabilité du présumé agresseur.
Avec les réseaux sociaux, c’est encore pire car il suffit
maintenant d’ouvrir un compte, sous un vrai ou un faux nom, et de porter des
accusations contre quelqu’un pour détruire sa réputation. La réponse est immédiate, il n’y a qu’à voir
comment les gens s’empressent de réagir, sans même chercher à voir plus loin
que le bout de leur nez.
Est-ce cela qu’on veut?
Je sais que la pandémie de coronavirus en a frustré plus
d’un : à cause du confinement, de la perte de revenu, de l’oisiveté forcée
et du masque obligatoire. Mais est-ce
suffisant pour déverser son fiel en tirant à boulets rouges sur tout le monde?
Je trouve navrant de voir qu’à chaque fois que quelqu’un à
une idée porteuse, autant de gens la suivent comme des moutons de Panurge.
Je ne dis pas que toutes les dénonciations sont fausses, tant
s’en faut. Mais pour celles qui sont
vraies, qu’on ait au moins le courage de faire une plainte officielle. Pourquoi?
1. Parce
que tout accusé a le droit de connaitre son accusateur;
2. Parce
que tout accusé a droit à
une défense juste et entière.
Surtout lorsque les faits reprochés remontent à x nombres d’années,
et plus encore lorsqu’ils se sont produits au cours d’une soirée bien arrosée. Qui
n’a jamais fait la fête et qui n’a jamais dit des niaiseries lors d’une de ces
fêtes? Sans dire qu’il peut être difficile d’interpréter les intentions réelles
d’un individu, lorsque
les uns et les autres n’ont pas les idées tout à fait claires.
Par ailleurs je trouve dangereux que des politiciens se rangent
d’emblée du côté des dénonciateurs en prêtant foi à ce qui est écrit, sans
attendre de faire des vérifications. On
peut penser qu’ils veulent rester dans « le politically correct », de peur de passer pour les défenseurs d’une morale
inacceptable. Le public est capable de faire la part des choses, selon
moi.
Je ne comprends pas non plus les dirigeants des réseaux
sociaux qui permettent ce genre d’écrit potentiellement haineux. La liberté d’expression a le dos large. À ce propos une demande d’action collective contre Facebook a été déposée mardi, le 21 juillet, devant la Cour supérieure
Et
finalement, pour les personnes qui choisissent la facilité et l’instantanéité des
réseaux sociaux pour lancer des accusations, même vraies, ça ne les met pas à l’abri des poursuites pour atteinte à
la réputation, ou pour diffamation si
elles ne peuvent pas prouver leurs dires. Il serait naïf de penser que toutes ces
personnes publiques, qui présentement font l’objet de dénonciations, qui leur
fait perdent des milliers de $ ne réagiront pas.