Eh oui, dès le 17 octobre prochain, le Canada deviendra le premier pays
du G7 à légaliser le cannabis à usage récréatif. Le Canada rejoindra ainsi
quelques endroits dans le monde où le cannabis est déjà légal.
Youpi! Mais pourquoi avons-nous fait ce choix?
Posez la question et l’on vous abreuvera de réponses, toutes plus farfelues les unes que les autres.
Moi j’ai une réponse à cette question, une seule. Remplacer le manque à
gagner en taxe sur les produits du tabac. C’est aussi simple que ça.
Vous n’êtes pas sans savoir
que les gens fument de moins en moins à force d’embûches de toutes sortes. Que
ce soit par des campagnes de dénigrement, à cause de la diminution des endroits
où l’on peut fumer et surtout à coup d’augmentations répétées. Taxés à
environ 80%, les produits du tabac deviennent de plus en plus inabordables.
Nos bons gouvernements ne veulent plus qu’on fume, pour notre santé,
disent-ils. Bien sûr! On ne peut pas leur en vouloir.
« Nul n’est contre la
vertu ».
À moins que ce ne soit à cause du coût des soins de santé lié au
tabagisme? Quoi qu’il en soit, moins de fumeur égal moins de revenu en taxe. Et
ça il ne faut pas. On parle ici de milliards de dollars qu’il faut aller
chercher ailleurs. Et pour se faire, nos gouvernements n’ont rien trouvé de
mieux que de légaliser le cannabis. Une nouvelle étude commandée par Santé
Canada prévoit que les Canadiens consommeront annuellement 926 tonnes de
cannabis. De quoi remplacer une bonne partie du manque à gagner sur les
produits du tabac. Une nouvelle qui fait bondir le cours des actions. Les
investisseurs ont de quoi se réjouir.
Bien sûr, tout cela ne fait aucun sens d’un point de vue santé. Toutes les études le prouvent. Et même notre propre gouvernement nous met en garde contre ses effets. Voir : Risques de la consommation de cannabis pour la santé Particulièrement chez les jeunes.
Les autorités n’ont
jamais pu enrayer ce fléau. Alors autant l’accepter et faire de l’argent avec.
C’est ce que j’en conclus de la politique gouvernementale dans ce domaine.
Alors on légifère on encadre et hop, ce qui était illégal tout d’un coup
devient légal. Simple, mais il fallait y penser.
Remarquez que ce n’est rien de nouveau. C’est la même démarche que celle
utilisée jadis pour reprendre à leur compte les loteries et les casinos. Les
gouvernements, constatant leur impuissance face aux accros du jeu, et surtout
en voyant tout cet argent lui passer sous le nez, ont en quelque sorte
nationalisé cette industrie.
Si vice il y a, qu’au moins il serve à remplir les coffres de l’État et
donner au peuple ce qu’il veut, « du pain et des jeux ».
Voilà comment on transforme des commerces illégaux en entreprises
florissantes pour financer des services. Parmi ceux-ci: les campagnes
publicitaires destinées à mettre en garde contre l’abus du jeu, du tabac, de
l’alcool et le petit dernier, le cannabis. En effet, Santé Canada investit 100
millions en éducation sur le cannabis sur une période 6 ans. C’est une
façon de se donner bonne conscience et avoir l’assentiment du peuple pour ce
beau geste.
Et l’air de rien, on remplace le manque à gagner de la taxe volontaire
sur les produits du tabac. Nul n’est forcé de fumer et/ou de consommer du
cannabis.
Alors inutile de faire des chichis avec les questions morales.
Comme, par exemple, d’ouvrir des succursales à proximité des CEGEPS et des
Universités. C’est ce qui se passe dans la région de Québec, dans le secteur
Sainte-Foy, où La société Québécoise du Cannabis Québec (SQDC) s’apprête à y
ouvrir une succursale. Pour s’en défendre, elle dit qu’elle respecte la distance
sécuritaire des 250 mètres et ajoute que la vente est interdite aux mineurs,
selon la loi.
Ceci, on s’en doute, n’empêche pas un bon nombre de parents d’être
inquiets pour leurs enfants, attendu que les deux tiers des cégépiens sont
mineurs. Que les jeunes sont, par définition, friands d’expériences nouvelles,
et qu’un interdit n’a jamais empêché un jeune, un tant soit peu débrouillard,
de se procurer quelque chose. Ce serait même plutôt le contraire à cause de
l’attrait du défendu. Lire : Le cannabis a volé mon fils.
La société Québécoise du Cannabis Québec a, quant à elle, vue chez les
jeunes un potentiel de vente dont elle ne saurait se passer. La fin justifie
les moyens. Même si les risques pour la santé sont plus grands. Lire : Légalisation du cannabis :
quelles conséquences pour les adolescents qui en abusent?
Dans tous les pays où la vente de cannabis a été légalisée, sa
consommation a augmentée.
Ceci étant dit, n’allez pas croire que
vous pourrez consommer du cannabis quand vous voudrez et où vous voudrez dès le
lendemain de sa légalisation. Le gouvernement a décidé d’interdire la
possession et la consommation de cannabis sur les campus collégiaux. Certaines
municipalités parlent de l’interdire dans les lieux publics. Et, on pouvait s’y
attendre, beaucoup de propriétaires d’immeuble à logement veulent l’interdire
aussi. Tout ceci s’annonce si compliqué qu’on risque de semer la
confusion et le chaos. Et finalement, gare à ceux qui conduiront sous l’effet du cannabis ou
toute autre drogue, comme c’est le cas présentement pour ceux qui conduisent
sous l’effet de l’alcool.
Mise à jour du 28 oct. 2018 : La marijuana et les incohérences d'Ottawa
Le
premier ministre, Justin Trudeau, justifie la légalisation du cannabis en
évoquant la protection des jeunes et le retrait des revenus des mains des
criminels. « Il est plus facile pour un adolescent d’acheter un joint que
d’acheter une bouteille de bière », déplore-t-il. Mais alors pourquoi fixer l’âge
minimum à 18 ans? Ce faisant on ne protège pas les jeunes, on les
force à continuer à acheter du cannabis sur le marché illicite. Et au Québec c’est pire puisque le
gouvernement de François Legault veut hausser l'âge légal à 21 ans. Les organisations
criminelles n’ont donc pas à craindre des pertes de revenus. Surtout quand on pense que la SQDC est déjà en rupture de stock sur de
nombreux produits, seulement une semaine après son ouverture.
(p.v.199)