samedi 9 juin 2018

Le G7 Le Sommet économique des sept nations les plus industrialisées au monde

En voyant ce qui se passe à la Malbaie, je ne peux m’empêcher de penser au G7 de Montebello en 1981.  Que de souvenirs pour moi et, j’en suis sûr, pour tout le personnel du Château Montebello à cette époque.

J’ai moi-même eu le privilège d’assurer le bon fonctionnement de tout ce qui regardait la restauration, en tant que Maitre d’hôtel.  Fort heureusement j’étais entouré du meilleur personnel qui soit. 
Le G7 Au Château Montebello en 1981

Le G7 à la Malbaie en 2018


Un peu d’histoire :

D'abord le G5 de façon informelle, puis le G6 lors de sa création en 1975. Le premier sommet s’est déroulé en France à Rambouillet, sous l’initiative du Président Valérie Giscard d’Estaing, pour tenter de régler une crise pétrolière qui a débouchée sur une crise financière.  Il fallait trouver des moyens d’apporter une certaine stabilité financière et lutter contre le protectionnisme.

43 ans plus tard, qu’avons-nous réglé?

Le prix du pétrole atteint des sommets et c’est la crise financière qui nous guette si rien n’est fait.  Quant aux politiques protectionnistes, elles sont plus fortes que jamais. Je dirais même qu’on se dirige tout droit vers une guerre commerciale si les États-Unis continuent dans cette voie.

La preuve en est, le Sommet s’est conclu par un refus de la part du Président Trump, de signer le communiqué commun qui avait été élaboré à l'issue de la rencontre. Et au Premier Ministre Justin Trudeau d’affirmer que le Canada avait bien l'intention d'imposer à son tour des tarifs douaniers sur des produits importés des États-Unis, si l'administration Trump ne change pas d'idée quant à l'acier et à l'aluminium.

Mais au fait, comment l’administration d’un pays, le plus puissant du monde, peut-il laisser son président décider seul de surtaxes sur les importations? L’administration Trump s’imagine-t-elle que le Canada, l’Europe, la Chine, et d’autres pays se laisseront imposer des tarifs douaniers sans répliquer?

Au final ce protectionnisme aveugle n’est bon pour personne car il nous conduira à coup sûr à une récession à plus ou moins long terme. Une récession qui touchera également les États-Unis, faut-il le préciser?  Du coup ceux qui l’on porté au pouvoir pourraient bien être les premiers à réclamer son départ.

Mais revenons à nos moutons. De G6, le groupe est devenu le G7 avec l'intégration du Canada en 1976,  puis le G8 avec la Russie en 1997.  Mais à partir de l'annexion de la Crimée à la fédération de Russie, en mars 2014, les pays membres du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni + Union européenne) ont temporairement suspendu la Russie du groupe économique1.

Quant aux coûts liés à la sécurité pour ce genre d’évènement, ils augmentent de façon exponentielle. D’environ 40 millions de dollars américains qu’ils étaient en 2001, ils sont passés à 309,4 M$ en 2010.  Et l’on sait que pour ce G7 de la Malbaie les coûts sont estimés à environ 605 M$  Et c’est sans compter les dépenses encourues par les participants des pays qui se rendent au Canada pour l’évènement. 
Songez par exemple au coût du voyage du Président Trump avec sa suite à bord d’Air Force One.  « Quand l’avion vole, les dollars revolent ».
La question qui se pose est évidement de savoir si l’exercice est rentable?  Si je pense aux problèmes qui ont amenés la création de ces sommets, et qui ne sont toujours pas réglés 43 ans plus tard, je dirais que non.

Pensez à tout ce qu’on pourrait faire avec tout cet argent englouti dans un événement qui ne dure 2 jours et demi.

Cascade de réactions après la volte-face de Trump au G7

L’ex-directeur de la CIA, John Brennan, soutient que les « politiques protectionnistes et les bouffonneries [de Donald Trump] nuisent à la réputation mondiale du pays, ainsi qu’aux intérêts nationaux. » Il a lancé un message « aux alliés et aux amis » des États-Unis. « Soyez patients, M. Trump est une aberration temporaire. L’Amérique que vous avez connue reviendra », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ex-directeur du FBI, James Comey, affirme que « la relation de sécurité nationale avec le Canada est vitale et sauve des vies américaines. Elle s'est construite au fil de générations et revêt plus d'importance que toute personne ou dispute. »

Selon le premier Ministre, Justin Trudeau, le Président Trump se serait désolidarisé du communiqué final du G7 pour de ne pas montrer sa faiblesse avant le sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Si c’est le cas c'est un très mauvais calcul de sa part, selon moi.

D’abords parce que ce genre de stratégie à peu de chance de fonctionner. Ensuite parce qu’il s’isole, les autres du groupe des 7 maintiennent leur soutien à ce communiqué. 

Conséquence, l’Allemagne accuse le président américain de « détruire la confiance » avec ses tweets. 

Et la France « Nous avons passé deux jours à avoir un texte et des engagements. Nous nous y tenons, et quiconque les quitterait le dos tourné montre son incohérence et son inconsistance »

Selon Geir Lundestad, Secrétaire du comité Nobel entre 1990 et 2014, « Donald Trump est aujourd'hui en train de détruire les structures politiques et économiques que les États-Unis ont mis en place après 1945 et qui profitent à tous »

Mise à jour du 30-06-2018       La guerre commerciale avec les États-Unis se concrétise

Suite à l’imposition, par l’administration Trump, de tarifs douaniers supplémentaires sur l’acier (25%) et l’aluminium (10%) provenant du Canada.  Voilà qu’Ottawa s’apprête à lui rendre la pareille sur une liste de produits importés des États-Unis. 

Pour ces produits américains qui sont frappés de tarifs supplémentaires, le Gouvernement du Canada s’est assuré qu’on retrouve un produit de substitution chez nous ou dans un pays amis.

La valeur totale que le gouvernement Canadien impose avec cette liste est de 16 milliards 600 millions.  Soit une réplique dollar pour dollar de ce qui est imposé par l’administration Trump sur l’acier et l’aluminium canadien.

Une politique qui va dans le même sens de ce que l’Europe et la Chine s’apprêtent à faire en riposte aux tarifs douaniers supplémentaires imposés par la Maison Blanche.

De fait, en ce vendredi 6 juillet 2018, comme les États-Unis ont commencé à percevoir 25 % des droits de douane sur 34 milliards de dollars de marchandises importée de Chine.  Pékin a aussitôt répliqué par des droits identiques sur 34 milliards de dollars de marchandises importées des États-Unis.

Et malheureusement il semble que ce ne soit qu’un début puisque Donald Trump a averti que plus de 500 milliards de dollars de produits chinois pourraient être taxés. Ce qui représente la presque totalité des importations américaines en provenance de Chine.  Ce à quoi le ministère chinois du Commerce a répliqué  dans un communiqué. « Les États-Unis ont violé les règles de l'Organisation mondiale du commerce et lancé la plus grande guerre commerciale de l'histoire économique à ce jour ».

Reste l’Europe, mais l'on peut parier qu'elle fera la même chose si le Président des États-Unis va de l’avant avec ses menaces.  Tout comme le Canada et la Chine elle doit défendre les intérêts de sa population.
Pour l’économie en générale et les travailleurs touchés, ce sont des mesures qui font mal.  Déjà des compagnies comme le Groupe ADF de Terrebonne QC, spécialisé dans la fabrication de charpentes métalliques.  Celle-là même qui a participé à la construction du « One World Trade Center » de New York est touchée de plein fouet alors qu’elle a dû mettre à pieds 50 de ses 350 employés.

Pourquoi, continuer à déployer tant d’efforts dans des traités de libre échange qui ne nous protègent de rien?

Et finalement, comment éviter la récession alors que le Président Trump continu de frapper ses produits d’importation avec des nouvelles taxes?  Si son ambition est d’imposer sa volonté au monde il se trompe.  D’autres, avant lui, ont essayés mais se sont cassés le nez.  C’est ce que l’histoire nous enseigne.
(p.v.268)